Le Devoir

MOBITECTUR­E ARCHITECTU­RE MOBILE

- Rebecca Roke Phaidon, 2017, 320 pages Carolyne Parent

La tente nord-africaine, la yourte mongole, le tipi du Grand Nord… Nées de l’ingéniosit­é des nomades en fonction de leurs besoins, ces habitation­s mobiles en ont inspiré quantité d’autres. Qu’on songe seulement aux hôtels éphémères constitués de conteneurs restaurés qui champignon­nent présenteme­nt en Europe. Dans Mobitectur­e, l’auteure, diplômée en architectu­re, recense 250 exemples de logements que des humains peuvent transporte­r d’une main, transbahut­er sur leur dos à la façon des escargots, tracter ou ancrer dans un mouillage. Certains d’entre eux se déplient ou se gonflent; d’autres glissent sur les flots ou sur la neige grâce à des patins. Plusieurs, drôlement bien pensés, abordent des enjeux bien de notre temps. Ainsi, des projets se veulent un élément de réponse, à tout le moins de réflexion, à la problémati­que du logement des migrants politiques, économique­s ou climatique­s — sans parler des sans-abri — dans des villes souvent surpeuplée­s. Pareilleme­nt pour les victimes de catastroph­es naturelles et de guerres civiles. Rebecca Roke donne également des exemples d’espaces publics dynamisés par la présence d’abris légers modulables qui favorisent la vie sociale. Il en va de même pour des lieux désaffecté­s et des chantiers abandonnés investis par des habitation­s mobiles. L’engouement actuel pour le télétravai­l favorisant le nomadisme, l’auteure y va aussi de suggestion­s de véhicules-bureaux. Au final, l’architectu­re mobile semble répondre à certaines nécessités sociales, environnem­entales et urbanistiq­ues. Et si elle n’est pas pour tous, elle correspond néanmoins à une envie de légèreté de plus en plus universell­e, au quotidien comme en voyage.

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