MOBITECTURE ARCHITECTURE MOBILE
La tente nord-africaine, la yourte mongole, le tipi du Grand Nord… Nées de l’ingéniosité des nomades en fonction de leurs besoins, ces habitations mobiles en ont inspiré quantité d’autres. Qu’on songe seulement aux hôtels éphémères constitués de conteneurs restaurés qui champignonnent présentement en Europe. Dans Mobitecture, l’auteure, diplômée en architecture, recense 250 exemples de logements que des humains peuvent transporter d’une main, transbahuter sur leur dos à la façon des escargots, tracter ou ancrer dans un mouillage. Certains d’entre eux se déplient ou se gonflent; d’autres glissent sur les flots ou sur la neige grâce à des patins. Plusieurs, drôlement bien pensés, abordent des enjeux bien de notre temps. Ainsi, des projets se veulent un élément de réponse, à tout le moins de réflexion, à la problématique du logement des migrants politiques, économiques ou climatiques — sans parler des sans-abri — dans des villes souvent surpeuplées. Pareillement pour les victimes de catastrophes naturelles et de guerres civiles. Rebecca Roke donne également des exemples d’espaces publics dynamisés par la présence d’abris légers modulables qui favorisent la vie sociale. Il en va de même pour des lieux désaffectés et des chantiers abandonnés investis par des habitations mobiles. L’engouement actuel pour le télétravail favorisant le nomadisme, l’auteure y va aussi de suggestions de véhicules-bureaux. Au final, l’architecture mobile semble répondre à certaines nécessités sociales, environnementales et urbanistiques. Et si elle n’est pas pour tous, elle correspond néanmoins à une envie de légèreté de plus en plus universelle, au quotidien comme en voyage.