Le Devoir

Qualcomm rejette l’offre de Broadcom de 130 milliards

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New York — Le conseil d’administra­tion du groupe de semi-conducteur­s Qualcomm a rejeté lundi l’offre non sollicitée de son concurrent Broadcom, évaluée à 130 milliards de dollars.

Cette propositio­n, qui serait l’une des plus grosses de ce type dans les nouvelles technologi­es, avait été faite le 6 novembre.

« Le conseil d’administra­tion est unanime pour estimer que la propositio­n de Broadcom sous-évalue significat­ivement Qualcomm au regard de sa position dominante sur le marché des technologi­es mobiles et nos perspectiv­es de croissance», a affirmé Paul Jacobs, p.-d.g. de Qualcomm, cité dans un communiqué. Broadcom proposait 70$US par action Qualcomm auxquels se rajoutent 25 milliards de dollars de dette pour atteindre un total de 130 milliards de dollars.

Qualcomm est déjà luimême engagé dans le rachat de son concurrent néerlandai­s NXP, une transactio­n valorisant ce dernier à 47 milliards de dollars. Broadcom avait précisé en présentant son offre que sa propositio­n de rachat était valable que Qualcomm réussisse ou non à racheter NXP.

Mobilité

Cette tentative de rapprochem­ent intervient alors que le secteur des semi-conducteur­s est en pleine consolidat­ion en raison du développem­ent des technologi­es liées aux véhicules autonomes et aux objets connectés. Ce mouvement est amplifié par le passage de la 4G à la 5G avec la coexistenc­e des ordinateur­s et des téléphones intelligen­ts.

Le japonais SoftBank a ainsi racheté récemment le britanniqu­e Arm Holdings pour 28,5 milliards d’euros, tandis que le géant des puces informatiq­ues Intel a dépensé 16,7 milliards de dollars pour le groupe américain Altera.

En 2015, Broadcom était luimême né du rachat du groupe américain du même nom par le groupe américano-singapouri­en Avago Technologi­es pour 37 milliards de dollars. La nouvelle entité avait conservé le nom de Broadcom, mais le siège avait été établi à Singapour. Qualcomm a son siège à San Diego.

Un mariage Broadcom-Qualcomm pourrait se voir opposer le veto des autorités de la concurrenc­e, les deux sociétés étant des acteurs de premier plan dans les technologi­es wi-fi et Bluetooth et le second faisant déjà l’objet d’enquêtes pour position dominante dans de nombreux pays, dont les États-Unis.

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MARK SCHIEFELBE­IN ASSOCIATED PRESS

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