Le Devoir

Une commission malade de sa mission

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Il faut être reconnaiss­ants envers le Dr Alain Naud (Le Devoir 9 novembre), qui démontre que la Commission sur les soins de fin de vie (CSFV) fait son travail d’une façon peu convaincan­te. Elle néglige la majeure partie de ce pour quoi elle a été créée et s’acharne à mal faire la seule dont elle s’occupe. Ce n’est pas sans rappeler cette épigramme épitaphe du cardinal Richelieu:

« Ci-gît un cardinal qui fit autant de bien que de mal Le bien qu’il fit il le fit mal Le mal qu’il fit il le fit bien ». Le radar du Dr Naud a détecté bien des choses, dont cet inénarrabl­e motif de nonconform­ité qu’était la date d’expiration de la carte d’assurance-maladie du mourant, sur le point d’expirer lui-même. On se croirait dans Kafka ou dans Molière.

L’admirable consensus politique qui a présidé à la genèse de cette loi devrait ressurgir pour que tous s’entendent pour abolir sans tarder cette commission et en remettre la mission au Collège des médecins, gardien de l’intégrité de l’acte médical et protecteur du public.

À lire cette analyse du rapport de la commission, on constate que l’aide médicale à mourir ne se trouve pas sur une pente glissante de la banalisati­on du geste, mais qu’elle fait plutôt face à la côte abrupte d’une résistance qui ne dit pas son nom. Marcel Boulanger MD, membre fondateur de l’Associatio­n québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD). Le 12 novembre 2017

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