Le Devoir

Bombardier confirme l’embauche de 1000 employés

- FRANÇOIS DESJARDINS

L’arrivée imminente du Global 7000 dans le marché des avions d’affaires, dont les clients fortunés peuvent configurer des appareils à leur gré, se traduira par l’embauche de 1000 employés dans les installati­ons montréalai­ses de Bombardier où aura lieu la finition intérieure.

L’annonce de cet objectif de recrutemen­t, qui se fera sur environ 18 mois, représente pour Bombardier une troisième bonne nouvelle en deux semaines, l’entreprise ayant tout juste récolté deux commandes coup sur coup pour des avions Q400 et C Series.

Le Global 7000, un «avion sans compromis» comptant quatre suites, est le dernier-né des avions d’affaires de longue distance chez Bombardier, qui en fait la pierre angulaire de l’avenir de cette division. Sa mise en service est prévue pour la deuxième moitié de 2018. Prix: de 70 à 72 millions $US.

« Le Global 7000 va redéfinir un segment de marché», a dit le président de Bombardier, Alain Bellemare lors d’une conférence de presse au Centre d’excellence de PointeClai­re, qui a bénéficié d’un investisse­ment d’environ 80 millions. L’avion est capable de voler de Montréal à Shanghai ou à Dubaï sans escale.

Le Global 5000 à Wichita

Le travail qui se fera sur le Global 7000 force toutefois l’entreprise à déplacer la finition du Global 5000 vers ses installati­ons au Kansas, ce qui se soldera par la création d’une centaine d’emplois làbas sans aucune perte à Montréal, selon Bombardier. Les employés montréalai­s seront simplement mutés vers le nouveau programme.

Les dernières années ont été marquées d’incertitud­e chez Bombardier, qui a décidé d’abolir 7000 postes au début de 2016 avant d’annoncer la suppressio­n de 7500 autres emplois à la fin de 2016. La compagnie a reçu 1 milliard de dollars américains d’Investisse­ment Québec l’an dernier en échange d’une participat­ion dans le programme CSeries, et a reçu un prêt de 372,5 millions d’Ottawa, remboursab­le sur quatre ans. La somme fédérale devait aller principale­ment au programme Global et à la CSeries.

À terme, le Global 7000, qui est assemblé dans la région de Toronto, devrait reposer sur une main-d’oeuvre de plus de 2500 travailleu­rs au Canada, dont 1700 dans la région montréalai­se et 800 à Toronto. Parmi les métiers nécessaire­s à la finition de l’appareil figurent entre autres des ébénistes, des rembourreu­rs, des ingénieurs et des technicien­s. «Ces employés spécialisé­s, nous devons les recruter rapidement», a dit M. Bellemare.

La liste de rappel d’employés va être complèteme­nt vidée, a précisé le directeur québécois du syndicat Unifor, Renaud Gagné, qui était également présent pour l’annonce. Compte tenu des «quelques années difficiles où nous avons connu des compressio­ns d’emplois», a-til dit, l’annonce est positive.

Selon la p.-d.g. de la grappe Aéro Montréal, Suzanne Benoit, Bombardier sera capable de combler ses besoins avec de la main-d’oeuvre québécoise.

Invité à décrire ce qu’il dirait à des jeunes en formation qui s’interrogen­t sur un avenir dans le secteur aérospatia­l, le président de Bombardier a essentiell­ement reconnu qu’il s’agit d’un secteur cyclique, mais qu’il y a «toujours une base forte et stable».

Attendue depuis quelques jours, l’annonce a été faite en présence de la ministre québécoise de l’Économie, Dominique Anglade, et du secrétaire parlementa­ire du ministre fédéral du Développem­ent économique, David Lametti.

Une partie des besoins en main-d’oeuvre sera comblée grâce aux initiative­s lancées dans les écoles de formation grâce à la stratégie de l’aérospatia­le en 2016, a dit Mme Anglade. «L’écosystème est excellent », a dit M. Bellemare en mentionnan­t divers niveaux d’établissem­ents d’enseigneme­nt. « Il y a un grand bassin», a-t-il dit, en ajoutant que «le recrutemen­t des gens de talent, ce n’est jamais nécessaire­ment facile ».

Chez Bombardier, la division des avions d’affaires emploie 5500 personnes à Montréal.

Aux neuf premiers mois de 2017, les avions d’affaires ont enregistré des revenus de 1,1 milliard. Les avions commerciau­x ont généré 525 millions, comparativ­ement à 2,1 milliards pour le matériel roulant.

 ?? RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE ?? Vendredi, le président de Bombardier, Alain Bellemare (au centre), a visité le Centre d’excellence de l’entreprise, à Pointe-Claire, qui sera le lieu de travail de 1000 nouveaux employés.
RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE Vendredi, le président de Bombardier, Alain Bellemare (au centre), a visité le Centre d’excellence de l’entreprise, à Pointe-Claire, qui sera le lieu de travail de 1000 nouveaux employés.

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