Miser sur les cours de francisation
Lorsque le ministre de l’Immigration, David Heurtel, déclarait récemment vouloir «proposer des solutions concrètes aux enjeux liés à l’emploi, à la formation, à la francisation », je veux y croire. J’ai envie de croire que, cette fois-ci, ces propositions vont se concrétiser. Après l’annonce d’une consultation sur la discrimination systémique et le racisme, j’ai cru qu’on s’intéresserait réellement à la question. Mais la tenue du forum dans les prochaines semaines, à peine à quelques mois du début des consultations, montre l’empressement avec lequel le gouvernement libéral veut clore le sujet. Forum auquel six organismes participants ont décidé de se retirer à ce jour.
Au-delà du discours économique entourant les enjeux d’immigration, je crois qu’une partie de la solution se trouve dans les cours de francisation. Ayant moimême suivi ces cours il y a dix ans, je constate avec regret que le portrait d’aujourd’hui n’est pas si différent. Les ressources sont insuffisantes.
Ce sont ces cours qui permettent aux nouveaux arrivants d’apprendre évidemment le français, mais aussi de découvrir une nouvelle culture. C’est là que commence, et ce qui détermine, l’intégration des nouveaux arrivants. J’en suis la preuve: je suis la première dans ma famille à poursuivre des études universitaires.
Parce que l’école comme milieu de vie, oui, j’y crois. Lorsque trois vedettes se présentent sur le plateau de Tout le monde en parle pour présenter leur modèle de «LabÉcole», appuyé par le gouvernement libéral, je veux y croire. Mais cela va prendre plus que la bonne volonté de trois vedettes et d’un gouvernement qui jusqu’à maintenant n’a que des propositions. Je crois à l’éducation comme vecteur d’intégration pour les immigrants, et encore plus. Grecia Esparza Montréal, le 16 novembre 2017