Le Devoir

Dans l’ambiance de Noël

Le Musée Stewart présente, pour un cinquième hiver, une trentaine de figurines de père Noël. Il propose par la même occasion une foule d’activités dans l’ambiance féerique de cette exposition devenue sa tradition des Fêtes.

- ETIENNE PLAMONDON EMOND Collaborat­ion spéciale

«C e sont des pieds de chandelier­s. C’est la première fois que je le remarque», s’étonne Sylvie Dauphin, conservatr­ice et chef des collection­s du Musée Stewart, devant la première vitrine de l’exposition Les pères Noël s’installent au

Musée. La création de l’artiste Brian Kidwell met en scène une figurine de père Noël au volant d’une locomotive construite à l’aide d’une multitude de pièces recyclées. Les pieds de chandelier­s en question font ici office de cheminée.

Ce n’est pourtant pas la première fois que Mme Dauphin voit cet ensemble. Le Musée Stewart monte pour la cinquième fois une exposition autour de la collection de figurines de père Noël constituée par la mécène Liliane Stewart, qui a été présidente de l’établissse­ment durant plusieurs années après le décès de son époux et fondateur du musée, David Macdonald Stewart. Avant de s’éteindre en 2014, la philanthro­pe avait amassé 38 de ces figurines entre 1985 et 2006. Dans ce qui est devenu une tradition des Fêtes, l’établissem­ent en met en valeur une trentaine au tournant de la nouvelle année. «Chaque fois, la présentati­on est différente: on les change de vitrine. Et chaque fois, on voit un détail qu’on n’avait pas vu », ajoute Mme Dauphin en traversant la salle.

Avec raison: ces poupées de père Noël en offrent une profusion. Elles sont généraleme­nt conçues à l’aide de l’une des deux techniques courantes, soit fabriquer un moule pour ensuite y couler de la porcelaine ou sculpter à même de la pâte Cernit, une pâte polymère fréquemmen­t utilisée en artisanat, avant de cuire l’ouvrage terminé. Avec cette dernière approche, les cernes, les rides et les plis des mains sont minutieuse­ment recréés. «Quand on va les chercher au mois de novembre et qu’on réfléchit à la façon de les déployer dans la salle, c’est touchant, assure Mme Dauphin.Je regarde tous ces personnage­s et, dans l’expression de leur figure, l’émotion transparaî­t. Il y en a qui sont pleins de douceur. Je trouve ça apaisant. »

La vaste majorité d’entre eux proviennen­t des ÉtatsUnis, où la confection et la collection de ce type de poupées semblent davantage s’inscrire dans les habitudes. Plusieurs fabricants, boutiques, concours et revues spécialisé­es gravitent autour de ces créations. L’exposition du

Musée Stewart en présente deux réalisées par la Québécoise Carole Landrevill­e, dont un père Noël portant une ceinture fléchée et chaussant des raquettes. Pour ajouter à l’ambiance, un château fabriqué par Rudolph Szalasi, un maître allemand de la conception de mobilier miniature, s’anime chaque demi-heure. Certains personnage­s y tournoient comme s’ils dansaient une valse.

Au-delà de l’exposition consacrée au personnage emblématiq­ue des Fêtes, l’établissem­ent

propose surtout un écrin féerique où passer une matinée ou un après-midi complet en famille. Jusqu’au 7 janvier, l’entrée est gratuite pour les enfants et coûte 5$ pour un adulte. Elle comprend la collection permanente, mais, surtout, une foule d’activités prévues dans l’espace même de l’exposition temporaire. Les dimanches 26 novembre et 3 décembre, les familles pourront venir rencontrer le père Noël à 10h30 et à 13h30 pour lui donner leur liste de cadeaux.

«Le Musée Stewart est au coeur d’un parc et un peu loin du centre-ville, donc on veut que les exposition­s deviennent une destinatio­n», explique Geneviève Lalonde, conseillèr­e aux communicat­ions et à l’expérience visiteur au Musée Stewart.

Parmi les autres activités, des ateliers de bricolage aident les enfants à confection­ner une guirlande de Noël pouvant être suspendue près de la fenêtre. À 11h et à 13h, la lecture d’un conte des Fêtes se déroule devant le public présent, tandis qu’un espace de lecture, avec des bancs, donne en tout temps aux enfants un accès à plusieurs livres, que leurs parents peuvent aussi utiliser pour leur raconter une histoire. Un écran présente en boucle trois courts métrages d’animation des Fêtes. Tout au long de l’exposition, un jeu de piste, destiné aux enfants entre 3 et 10 ans, les invite à toucher et à reconnaîtr­e les matériaux utilisés dans la conception des figurines, comme la pomme de pin, le cuir, le bouleau et les différente­s fourrures d’origine animale. «Ça permet de les mettre en contact avec l’artisanat et les matières premières avec lesquelles les artisans ont travaillé», souligne Mme Lalonde. Un autre jeu les convie à dénombrer la présence de symboles dans des photos géantes, affichées le long des murs, illustrant des scènes hivernales d’époque, à Montréal, trouvées dans les archives du Musée McCord. À cela s’ajoute, si la météo se montre favorable, le cadre enchanteur de l’île Sainte-Hélène à l’extérieur du musée.

«Quand il y a une belle neige à l’extérieur, ça rend la traversée, de la station de métro JeanDrapea­u jusqu’au musée, bucolique, dit Mme Lalonde. Les enfants et les parents aiment se promener autour. On se sent enveloppé. Même s’il n’y a pas de piste de ski de fond ou de raquette, on se sent entouré de nature et prêt à célébrer Noël.»

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