Place à l’histoire et à la photographie !
Quoi de mieux que de profiter du congé des fêtes de fin d’année pour ouvrir les horizons des jeunes en les familiarisant avec l’univers muséal ? Et comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, au Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), on a justemen
D’abord, le traditionnel sapin baumier géant fera son retour au musée cette année. L’arbre de Noël naturel de près de 11 mètres de haut et de 7 mètres de diamètre, en provenance des Cantons-de-l’Est, ornera le Grand Hall pendant toute la période des Fêtes.
«Les enfants adorent se prendre en photo devant le sapin illuminé et décoré avec des boules géantes», explique Josée-Britanie Mallet, agente principale aux relations publiques et médiatiques du musée.
De plus, un atelier gratuit intitulé Artissimo – Spirales de perles décoratives se tiendra du mardi 26 au dimanche 31 décembre, toujours dans le Grand Hall. Les jeunes pourront admirer les oeuvres des autres et en créer eux-mêmes.
Autre attraction ludique, l’installation Canadassimo [Dépanneur] du collectif québécois BGL — bien connu pour son humour —, qui reproduit l’intérieur d’un dépanneur québécois. Cette oeuvre immersive ayant été présentée à Venise dans le cadre de la biennale en 2015 a tout ce qu’il faut pour surprendre et amuser les enfants.
Ruée vers l’or
Mais venons-en aux faits: les petits et grands amateurs d’histoire et de photographie seront bien servis au MBAC durant le temps des Fêtes grâce aux cinq expositions présentées, qui les font voyager dans le temps et l’imaginaire.
Parmi ces expositions, une retient particulièrement l’attention : Or et argent. Images et imaginaires de la ruée vers l’or.
Organisée par l’Institut canadien de la photographie en partenariat avec Bibliothèque et Archives Canada, elle présente des clichés de la collection Origines de la photographie en provenance de l’organisation Archive of Modern Conflict.
L’exposition présente plus de 150 images, en grande partie inédites, qui racontent «les espoirs, les rêves et les illusions de toute une génération de pionniers lors des deux grandes ruées vers l’or de l’Amérique du Nord, explique Josée-Britanie Mallet. D’abord celle qui commence en 1849 en Californie, puis celle qui lui succéda, à partir de 1896, au Klondike, et qui mènera à la fondation du Territoire du Yukon ».
On pourrait dire que, côté technologie, les premiers artisans du daguerréotype, puis de la photographie, sont les équivalents des early adopter d’aujourd’hui. « Ils étaient jeunes et audacieux, indique Mme Mallet. Grâce à eux, on a des daguerréotypes de qualité exceptionnelle et des photos extrêmement bien conservées, car ils ont utilisé de l’or plutôt que le procédé argentique, moins durable. »
James Wilson Morrice superstar
Le MBAC présente aussi une exposition sur James Wilson Morrice. James qui? Rien de moins qu’un des plus grands peintres modernistes canadiens! «Né à Montréal, le peintre a vécu en Europe, où il a notamment côtoyé les impressionnistes, indique Mme Mallet. Il a été le premier artiste canadien à jouir d’une reconnaissance enviable sur la scène internationale. »
Nul n’étant prophète en son pays, l’oeuvre du peintre est méconnue des publics canadiens, qui ne sont généralement pas au fait de la carrière exceptionnelle de James Wilson Morrice à l’étranger.
Précurseur, Morrice voulait libérer la peinture de son rôle de véhicule de représentation pour en faire un véhicule de sentiments. Il est un « véritable pionnier d’une couleur libérée et éclatante », selon le directeur général du MBAC, Marc Mayer.
L’exposition réunit des oeuvres couvrant la période de 1865 à 1924.
Faire peau neuve
Autre attraction valant le détour au musée: les nouvelles salles d’art canadien et autochtone rénovées, dont l’inauguration a eu lieu un peu plus tôt cette année. Pour ce faire, le musée a bénéficié des services du Studio Adrien Gardère, dont les artisans ont travaillé en étroite collaboration avec l’équipe de designers et de conservateurs du musée.
Parmi les transformations apportées, on compte l’élargissement de certaines entrées de salles et le décloisonnement d’autres, pour «offrir une perspective visuelle plus large et un parcours plus intuitif », indique Mme Mallet.
«De plus, on a dégagé l’accès à des fenêtres donnant vers l’extérieur du musée, qui étaient auparavant cachées, appliqué un vernis au ton plus neutre sur les planchers et, au contraire, des couleurs éclatantes sur les murs, notamment du jaune et du rouge», ajoute-t-elle.
«L’art sur notre territoire se pratique depuis des millénaires, rappelle la relationniste du musée, les nouveaux aménagements du Studio Adrien Gardère permettent de faire dialoguer les oeuvres d’artistes canadiens d’origine européenne et autochtone. »
La visite promet donc d’être encore plus agréable pour ceux qui n’auraient pas visité l’endroit depuis un moment.