Le Devoir

Montréal, ville de hockey

Le 26 novembre 1917, la Ligue nationale de hockey (LNH) voit le jour à Montréal. La décision de fonder ce circuit est prise par des propriétai­res d’équipes alors réunis à l’hôtel Windsor. Cent ans plus tard, jour pour jour, le musée Pointe-à-Callière inau

- ETIENNE PLAMONDON EMOND Collaborat­ion spéciale Soirée du hockey.

Le Musée canadien de l’histoire passe la rondelle au musée Pointe-à-Callière. Ce dernier accueiller­a, du 25 novembre au 11 mars prochain, une exposition sur le hockey conçue par l’établissem­ent de Gatineau, où elle a tenu l’affiche du 10 mars au 9 octobre dernier dans la foulée du 125e anniversai­re de la Coupe Stanley. L’essentiel des objets présentés fera le voyage à Montréal, dont le chandail que revêtait Paul Henderson lorsqu’il a marqué le but victorieux contre l’URSS lors de la Série du siècle de 1972. Une fois de plus, l’exposition racontera les histoires de joueurs de la LNH, de hockey féminin, de hockey-luge et de hockey amateur, en plus de souligner l’influence de ce sport dans la culture du pays. Néanmoins, Pointe-à-Callière y apportera une couleur montréalai­se, tirant sur le bleu-blanc-rouge.

« On n’a pas touché au contenu transmis à travers l’exposition présentée à Gatineau. On a réorchestr­é leurs thématique­s, puis on a surtout ajouté une zone à propos de Montréal», explique Brigitte Lacroix, chargée de projet pour l’exposition Passion :

hockey au musée Pointe-à-Callière. Notre volonté était de rendre hommage à cette ville, qui est une ville de hockey. »

La métropole québécoise a joué un rôle central dans le développem­ent de ce sport. La première partie de hockey réglementé­e, codifiée et publicisée s’est déroulée le 3 mars 1875 au Victoria Skating Rink, situé entre les rues Stanley et Drummond. La Ligue nationale de hockey (LNH) a vu le jour à l’hôtel Windsor, le 26 novembre 1917, lors d’une réunion de propriétai­res de clubs. Quant à la coupe Stanley, récompense ultime, elle a été remportée de nombreuses fois par des équipes montréalai­ses, dont le Montreal Amateur Athletic Associatio­n, les Victorias, les Shamrocks, les Wanderers et les Maroons, sans parler des Canadiens, le club le plus souvent gravé sur le trophée avec ses 24 championna­ts.

Le musée Pointe-à-Callière rappellera les lieux où se joue le sport en ville, de l’amphithéât­re à la ruelle, en passant par la patinoire municipale. Pour garnir les nouvelles sections, il a lancé un appel aux collection­neurs d’ici, après lequel il a reçu près d’une centaine de propositio­ns. Parmi les contribute­urs importants, l’ancien joueur des Canadiens Vincent Damphousse a prêté au musée de nombreux objets relatifs à la dernière conquête de la coupe Stanley par l’équipe en 1993. Stéphane Lebeau a fourni la carte de motivation que lui avait remise l’entraîneur Jacques Demers lors de cette même série éliminatoi­re. Une vitrine sera entièremen­t consacrée à l’incontourn­able Maurice Richard. On y trouvera notamment le manuscrit que celui-ci avait lu à la radio pour calmer les partisans après sa suspension en 1955 et l’émeute qu’elle avait engendrée au Forum.

Afin de recréer une ambiance survoltée, le musée a enregistré l’organiste Diane Bibaud, un soir de rencontre au Centre Bell, afin d’en faire la trame sonore de ce nouvel espace. « Ce qu’on veut faire vivre au visiteur, c’est […] la frénésie d’un soir de match», explique Mme Lacroix.

Outre les volets abordant Montréal et les grandes rivalités des Canadiens, une mosaïque sera créée à partir de 1200 cartes de hockey de joueurs qui ont arboré le CH depuis les années 1950. Dans le volet culturel, elle affichera une toile de Serge Lemoyne et projettera sur écran géant des extraits de films et de séries télévisées qui ont mis en scène le hockey. Pour le reste, l’établissem­ent montréalai­s reprendra en grande partie la scénograph­ie élaborée à Gatineau, qui recréait une entrée dans un amphithéât­re. Un décor de vestiaire dévoilera l’évolution de l’équipement et les joueurs derrière ces changement­s, dont Jacques Plante, le créateur du masque de gardien. De grands exploits de l’équipe canadienne lors de championna­ts internatio­naux seront remémorés sur une fausse patinoire, autour de laquelle sera honoré le rôle des entraîneur­s, soigneurs, arbitres, journalist­es et descripteu­rs. Dans l’espace sur les médias, il sera possible de commenter soi-même une partie à la manière d’un karaoké, pour ensuite écouter la véritable descriptio­n télédiffus­ée au moment de l’événement.

«On s’adresse à tous. C’est une exposition familiale», insiste la chargée de projet. Durant la première semaine du mois de janvier, l’établissem­ent muséal ciblera particuliè­rement cette clientèle: elle organisera tous les jours des ateliers de création de masque, de macaron, de logo, de carte, de figurine ou de biscuits de hockey, compris avec le billet d’entrée. Elle, qui raconte avoir eu la piqûre pour ce sport en écoutant les matchs avec son père lorsqu’elle était jeune, espère que les visiteurs viendront accompagné­s de leurs enfants, de leurs parents ou de leurs grands-parents. La tradition continue, comme le clamait le slogan de la défunte

 ??  ?? COLLECTION LAURENT TÉTRAULT Yvon Lambert, Yvan Cournoyer et Guy Lafleur lèvent bien haut l’objet de leur quête : la coupe Stanley, le 25 mai 1978.
COLLECTION LAURENT TÉTRAULT Yvon Lambert, Yvan Cournoyer et Guy Lafleur lèvent bien haut l’objet de leur quête : la coupe Stanley, le 25 mai 1978.

Newspapers in French

Newspapers from Canada