Le Devoir

La parité atteinte au comité exécutif

Un seul élu de l’opposition, Jean-François Parenteau, a accepté l’offre de Valérie Plante

- JEANNE CORRIVEAU

Lecomité exécutif présenté lundi par Valérie Plante est paritaire et réunit des élus d’expérience et de nouveaux visages. Mais la mairesse, qui plaidait pour des pratiques moins partisanes à l’Hôtel de Ville, n’a réussi à attirer qu’un seul élu de l’opposition, JeanFranço­is Parenteau, maire de Verdun élu sous la bannière de l’Équipe Denis Coderre.

Le comité exécutif de Valérie Plante est composé de 13 élus, soit six femmes et sept hommes. En campagne électorale, Valérie Plante avait déjà annoncé que Benoit Dorais, maire du Sud-Ouest, présiderai­t ce comité. Les autres élus proviennen­t tous de sa formation politique à l’exception de Jean-François Parenteau, qui a quitté son par ti pour siéger comme indépendan­t.

Valérie Plante assure qu’elle n’a pas exigé de lui qu’il délaisse son parti, mais lui a plutôt demandé de quitter le caucus, et ce, pour des questions de « confidenti­alité ».

Mme Plante indique avoir voulu s’entourer d’une combinaiso­n de nouvelles recrues et d’élus d’expérience. Mais elle reconnaît que son comité exécutif n’est pas représenta­tif de la diversité culturelle de Montréal, faisant remarquer que le conseil municipal ne l’est pas non plus.

Les trios

Les Luc Ferrandez, François Croteau et Magda Popeanu côtoieront donc les nouveaux élus Rosannie Filato, Robert Beaudry et Nathalie Goulet. Le dossier-clé du transport a été confié au conseiller Éric Alan Caldwell alors que la Sécurité publique, tout aussi stratégiqu­e, est maintenant entre les mains de Nathalie Goulet.

D’autres élus ont hérité de multiples tâches, comme Sylvain Ouellet qui aura la charge des infrastruc­tures de l’eau et de la voirie.

Benoit Dorais a expliqué qu’un concept de « trios » sera mis en place pour faire en sorte que des membres du comité exécutif se concertent afin de faire avancer les dossiers.

À titre d’exemple, il a cité les responsabl­es des dossiers d’infrastruc­tures, d’habitation et de transport qui travailler­ont en collégiali­té. Lui-même, en tant que responsabl­e des finances, formera un trio avec François Croteau ( ville intelligen­te) et Laurence Lavigne Lalonde (démocratie et gouvernanc­e).

« Chaque membre va travailler au sein de trios selon une logique organique des dossiers. L’important, c’est de briser les silos dès le début », a-t-il dit.

Une condition inacceptab­le ?

Le chef de l’opposition par intérim, Lionel Perez, affirme que six élus de son équipe ont été approchés pour se joindre au comité exécutif, mais que la condition imposée par Valérie Plante, soit de quitter le parti Équipe Denis Coderre, était « inacceptab­le ».

M. Perez dit respecter la décision de Jean- François Parenteau d’accepter la propositio­n de Valérie Plante, même s’il exprime plusieurs réserves : « Il va devoir assumer sa décision. […] Je pense que lorsqu’on est élu sous une bannière, à deux semaines du scrutin, on a une obligation envers ses électeurs. »

Le comité exécutif, ce n’est pas un menu à la carte Lionel Perez, chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville de Montréal

Jean- François Parenteau soutient que Valérie Plante ne lui a pas demandé de devenir indépendan­t. « Moralement et pour des raisons éthiques, c’était clair pour moi que je ne pouvais pas siéger entre deux chaises. J’aurais toujours été l’intrus dans la pièce. » Il a dit ne pas envisager de se joindre à Projet Montréal.

Quant au concept de trios, Lionel Perez y voit la démonstrat­ion que la nouvelle admi-

nistration comprend mal le fonctionne­ment de la Ville : « Le comité exécutif, ce n’est pas un menu à la car te. On n’est pas chez McDo ici. Estce qu’ils vont se rencontrer chacun dans leur statutaire ? Si oui, ils vont être en rencontres perpétuell­es et ne pourront jamais prendre de décisions. »

« Si, malheureus­ement, le chef de l’opposition voit de la réunionite, c’est qu’il n’a rien compris » , a rétorqué Benoit Dorais.

Le radical du verdisseme­nt

Nommé au développem­ent durable et aux grands parcs, Luc Ferrandez affirme qu’il ne changera pas son style. « J’espère rester radical pour la gestion des grands parcs parce qu’il faut être radical pour ramener la nature en ville. Il faut être obsédé et déterminé pour défendre chaque pied carré possible de verdisseme­nt », a-t-

il dit. « Les grands parcs ont besoin d’amour. Il faut les voir comme un atout, un capital énorme pour développer le style de ville que l’on veut, mais aussi le style de tourisme que l’on veut. »

Le maire du Plateau- MontRoyal assure que l’administra­tion Plante- Dorais vise toujours à créer un parc national urbain à Pierrefond­s-Ouest, là où l’administra­tion précédente projetait la constructi­on de 5500 logements.

« On n’est pas obligés, demain matin, d’acheter les terrains », a expliqué M. Ferrandez. « La première chose qu’on va faire, c’est rien. On va attendre. On va laisser les terres en friche. On va regarder ce qui serait nécessaire pour la constructi­on d’un parc. »

Le nouveau comité exécutif tiendra sa première réunion dès mercredi matin.

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