Le prochain cycle de négociations se tiendra à Montréal
Les trois pays doivent poursuivre les pourparlers à partir de janvier
Montréal accueillera à la fin du mois de janvier le sixième cycle de renégociation de l’Accord de libre- échange nord- américain (ALENA).
C’est ce qu’a indiqué lundi à La Presse canadienne une source bien au fait du dossier, qui a requis l’anonymat. Selon cette source canadienne, il est prévu que les ministres responsables de cette renégociation soient de retour à la table lors de cette étape montréalaise.
Les ministres du Canada, des États-Unis et du Mexique ont sauté la cinquième série de pourparlers en cours à Mexico afin de laisser les négociateurs professionnels travailler. Les délégations veulent faire baisser la pression après une conférence de clôture tendue des ministres Chrystia Freeland, Robert Lighthizer et Ildefonso Guajardo lors du cycle de négociation précédent.
Le Canada a été l’hôte d’une seule série de discussions de l’ALENA jusqu’à présent — à Ottawa, en septembre dernier. « On voulait faire une [rencontre] hors d’Ottawa, on a évalué plusieurs options et Montréal était celle qui marchait le mieux cette fois- ci » , a indiqué la source anonyme canadienne.
La métropole s’est imposée comme destination pour ce prochain cycle en raison de la langue. Après des pourparlers dans des villes où l’anglais et l’espagnol étaient les langues d’usage, le Canada cherchait à organiser une rencontre dans la métropole francophone du pays. Une autre raison, plus technique, est derrière ce choix : l’offre de chambres d’hôtel est tout simplement plus abondante à Montréal qu’à Ottawa.
Les trois pays doivent poursuivre les pourparlers en vue de la conclusion d’un nouvel accord au moins jusqu’en mars prochain. L’échéance pour compléter la renégociation du traité commercial vieux de 23 ans a été repoussée ; l’objectif initial était de sauver l’accord d’ici la fin de l’année 2017.
Secteur automobile
Lundi, les gouvernements canadien et mexicain voulaient savoir où veut en venir exactement Washington avec ses nouvelles propositions dans le secteur automobile à la table de négociation de l’ALENA. Dans le cadre du cinquième cycle de négociations, Ottawa et Mexico ne présenteront pas de contre-offre à ce chapitre, mais demanderont plutôt aux Américains de préciser les modalités de leurs nouvelles exigences. Les négociateurs canadiens et mexicains veulent par ailleurs plaider que les changements proposés par Washington nuiraient en fait aux industries américaines.
Lors de la précédente série de négociations, les Américains ont surpris leurs partenaires avec de nouvelles exigences : que les constructeurs automobiles modifient rapidement leurs chaînes d’approvisionnement afin de favoriser les producteurs américains de pièces. Washington souhaite aussi que l’on modifie la formule qui détermine le « contenu d’origine » d’un véhicule, pour y inclure dorénavant les matières premières. Selon certains observateurs, cette formule sera tellement inapplicable que la production migrera vers les pays d’Asie, qui préféreront acquitter les tarifs douaniers.
La table sectorielle qui discute du secteur de l’automobile se réunit lundi et mardi à Mexico, dans le cadre du cinquième cycle de négociations. Selon des responsables canadiens, ces pourparlers ont donné lieu à certains progrès dans des secteurs moins litigieux, comme le commerce en ligne, mais rien ne bouge sur les questions plus controversées. Le Canada et le Mexique refusent même de présenter des contre-offres aux exigences américaines.