La Ghouta orientale, zone rebelle assiégée et meurtrie
Le régime a intensifié ses bombardements dans la région
La Ghouta orientale paye un lourd tribut dans le conflit qui ensanglante la Syrie : dans cette zone rebelle assiégée, des familles entières gisent sous les décombres, le régime ayant intensifié ses bombardements malgré un accord de « désescalade ».
Le regain de violence intervient au moment où les groupes de l’opposition se retrouvent en position de faiblesse, tandis que les parrains internationaux des belligérants tentent toujours de trouver une solution au conflit meurtrier qui ravage la Syrie depuis 2011.
Depuis près d’une semaine, les frappes aériennes et tirs d’artillerie qui visent la Ghouta orientale, à l’est de Damas, ont tué 80 civils, dont 14 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Assiégée depuis 2013 par le régime, la région fait pourtant partie depuis juillet des quatre « zones de désescalade » instaurées à travers le pays pour faire respecter une trêve dans les combats.
Mais le régime a multiplié ses raids après une offensive rebelle lancée contre une de ses bases militaires.
Dans la localité de Madira, le personnel des Casques blancs fouillait dimanche soir les décombres d’un bâtiment, où une famille de six per- sonnes avait été fauchée par une frappe aérienne.
Les secouristes déblaient les gravats à la lumière des téléphones portables, fouillant à mains nues ou à l’aide de bâtons, au milieu des blocs de béton et des barres de fer.
Un pied sectionné, blanc de poussière, est retrouvé. « C’est le pied d’un enfant », lâche un secouriste. On continue de creuser.
« Des habitants avaient trouvé refuge ici, les avions [ du président Bachar al- Assad] ont frappé, il y a beaucoup de restes humains », ex- plique un autre membre des Casques blancs.
Force de frappe
Le régime a intensifié ses frappes après une of fensive lancée le 14 novembre par les rebelles islamistes d’Ahrar alCham contre une base de l’armée syrienne.
« Sur le long terme, le gouvernement syrien devrait chercher à reprendre totalement le contrôle de la Ghouta, même si cela risque de prendre du temps » , estime Aron Lund, spécialiste de la Syrie au centre de réflexion américain Century Foundation.
« La région est trop proche de la capitale pour être laissée ainsi », souligne-t-il.
L’escalade dans la Ghouta intervient alors que les présidents russe, Vladimir Poutine, iranien, Hassan Rohani, et turc, Recep Tayyip Erdogan, se retrouvent mercredi dans la station balnéaire russe de Sotchi pour discuter de la situation en Syrie.
Depuis près d’une semaine, les frappes aériennes et tirs d’artillerie qui visent la Ghouta orientale ont tué 80 civils