Le Devoir

Du cinéma court et en ligne

Le festival Plein(s) écran(s) ressort de vieux courts métrages de Robert Morin

- JÉRÔME DELGADO

Lancéen 2016, le festival Plein( s) écran( s) revient pour une deuxième édition, avec la même noble mission de promouvoir (gratuiteme­nt) le parent pauvre du cinéma, le court métrage. Diffusé entièremen­t sur le Web, l’événement, compétitif, débute mercredi avec une oeuvre forte, La course navette, de Maxime Aubert.

À raison de trois films par jour, pendant dix jours, Plein(s) écran( s) présente une trentaine de courts métrages, à la durée variant entre 3 et 30 minutes. Fiction, animation, documentai­re… La diversité est au rendez- vous. Un seul clic « J’aime » sur la page Facebook du festival donne accès à la programmat­ion.

Suivi en 2016 par 1,8 million de spectateur­s dans 52 pays — quelque 720 000 visionneme­nts ont été comptabili­sés, selon les chiffres avancés par Plein( s) écran(s) —, le jeune festival en ligne a reçu une double approbatio­n pour sa deuxième édition. Le prestigieu­x Festival internatio­nal du court métrage de Clermont- Ferrand y propose les oeuvres de huit réalisateu­rs français. Le cinéaste québécois Robert Morin, quant à lui, y sera présent, dans le cadre d’une (brève) rétrospect­ive et d’une classe de maître.

Du sérieux

Le court métrage souffre de son manque de visibilité, bien qu’il existe de nombreux festivals qui le soutiennen­t. Plein( s) écran( s) n’innove que par la particular­ité de sa plateforme de diffusion.

Le film d’ouver ture a été lancé, et primé, à Regard, festival du genre au Saguenay. Or, même La course navette, acclamé comme « meilleure réalisatio­n québécoise » en 2017, arrive mal à rejoindre le public. Por té par Théodore Pellerin ( du trio de la série télé Med), ce film aborde le thème de l’intimidati­on avec tact et rythme.

Plein(s) écran(s) distribuer­a six prix, dont deux sur vote du public. En tout, 20 000 $ en services, en visibilité et en accès à d’autres festivals sont en jeu. La renommée des jurés qui attribuero­nt la majorité des prix confirme le sérieux de l’entreprise. Il s’agit du pape du cour t au Québec, Danny Lennon ( Prends ça court!), de la critique Helen Faradji et du réalisateu­r Vincent Biron.

La clôture du festival sera consacrée à Rober t Morin, dont on diffusera trois de ses lointains courts métrages. Une bonne idée qui permettra de revoir des oeuvres à la base d’un cinéma qui explore les outils technologi­ques et le thème de la marge. Avec Ma richesse a causé mes privations ( 1982), Toi, t’es- tu lucky ? (1984) et Le voleur vit en enfer ( 1984), Morin bouscule les codes du portrait documentai­re. Le troisième titre est particuliè­rement annonciate­ur de son cinéma, avec des images captées en clandestin­ité et des dialogues basés sur des conversati­ons téléphoniq­ues.

Le même jour, l’aujourd’hui acclamé cinéaste, lauréat du prix Albert-Tessier 2013, donnera une classe de maître au Monument-National, relayée, bien sûr, sur Facebook Live.

Le festival Plein(s) écran(s) se tient du 22 novembre au 2 décembre.

 ?? PLEIN( S) ÉCRAN( S) ?? En ouverture, La course navette, de Maxime Aubert, porté par l’acteur Théodore Pellerin, aborde le thème de l’intimidati­on avec tact et rythme.
PLEIN( S) ÉCRAN( S) En ouverture, La course navette, de Maxime Aubert, porté par l’acteur Théodore Pellerin, aborde le thème de l’intimidati­on avec tact et rythme.

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