Le Devoir

Mort d’un enfant : un policier de la SQ devra subir son procès

- STÉPHANIE MARIN à Longueuil

Accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort d’un enfant lors d’une opération de filature en 2014 à Longueuil, le policier Patrick Ouellet, de la Sûreté du Québec, devra subir son procès.

Le juge Denys Noël a refusé d’ordonner un arrêt des procédures criminelle­s intentées contre lui, estimant que la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, n’avait pas fait d’ingérence illégale dans son dossier.

Selon la décision rendue oralement mardi au palais de justice de Longueuil, le juge Noël, de la Cour du Québec, a conclu que la ministre n’a pas commis d’abus de procédures dans cette affaire, pas plus que la directrice des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP), Annick Murphy.

Il a rejeté l’argument du policier selon lequel la ministre était intervenue pour le dépôt de l’accusation contre lui, une tâche qui revient au DPCP.

Le dossier va donc suivre son cours et le procès du policier aura lieu en juin prochain.

M. Ouellet avait l’air atterré lorsqu’il a quitté la salle de cour.

Ce dossier criminel a été hautement médiatisé: le 13 février 2014, l’agent Ouellet participai­t à une opération de filature à haute vitesse à bord d’une voiture banalisée lorsqu’il a heurté l’automobile dans laquelle se trouvaient un enfant et son père, à Longueuil.

L’enfant, Nicholas ThorneBela­nce, âgé de cinq ans, a été tué. Le policier roulait à plus de 120km/h dans une zone de 50 km/h.

Cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre parce que le DPCP avait initialeme­nt décidé qu’aucune accusation ne serait portée contre le policier, invoquant une «manoeuvre risquée » du père de l’enfant.

Cependant, il avait été révélé entre-temps que les procureurs du DPCP n’étaient pas au courant, et donc qu’ils n’avaient pas tenu compte du fait que le policier tentait de suivre un homme politique et qu’il n’y avait aucun danger de mort dans ce dossier.

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