Le député Guy Ouellette réintègre le caucus libéral
Mais pourra-t-il retrouver la présidence de la Commission des institutions ?
Le député Guy Ouellette, arrêté par l’UPAC en octobre, pourra réintégrer le caucus libéral, mais la présidence de la Commission des institutions ne lui est pas acquise.
«Le caucus a décidé de réintégrer monsieur Ouellette », a annoncé la présidente du caucus, Filomena Rotiroti, mardi midi, mettant fin aux conjectures sur le sort du député.
Dans une lettre adressée au premier ministre lundi, M. Ouellette avait demandé de reprendre sa place au caucus ainsi que son poste de président de la Commission des institutions de l’Assemblée nationale afin de pouvoir «poursuivre [sa] recherche de la vérité ».
Il soutient que son arrestation par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) le 25 octobre dernier ne devrait pas l’empêcher de diriger les travaux de la commission parlementaire, qui est notamment chargée de passer au peigne fin le projet de loi visant à accroître la compétence et l’indépendance du commissaire à la lutte contre la corruption.
«J’ai toujours été très objectif», a insisté le député de Chomedey dans un impromptu de presse dans les couloirs de l’Hôtel du Parlement mardi matin. «Je n’ai aucune dent contre l’UPAC», a-t-il ajouté.
Or dans les rangs libéraux, on n’a pas voulu dire mardi si M. Ouellette pourrait reprendre aussi la présidence de la Commission. Une décision sur laquelle le gouvernement a le contrôle, puisqu’il détient la majorité des sièges à l’Assemblée.
Pressenti pour remplacer M. Ouellette, le député d’Orford Pierre Reid s’est refusé à tout commentaire durant la journée, et la réunion de la Commission des institutions, au cours de laquelle un nouveau président devait être nommé, a été annulée à la dernière minute.
L’opposition de son côté est partagée sur la question, le Parti québécois (PQ) étant favorable au retour de M. Ouellette, contrairement à la Coalition avenir Québec (CAQ).
Ainsi, au PQ, on dit avoir «apprécié la présidence de Guy Ouellette à la Commission des institutions». Le leader parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, déplore en outre que les travaux sur le projet de loi 107 soient suspendus depuis plusieurs semaines.
En revanche, à la CAQ, le député François Bonnardel n’a pas caché son malaise face à un retour de M. Ouellette à la présidence. «Parce qu’il fait toujours l’objet d’une enquête», a-t-il dit. «Tant que l’UPAC ne nous donnera pas tous les éléments pour nous dire que M. Ouellette est libre comme l’air, que l’enquête est terminée, qu’il ne sera pas accusé, je pense qu’il est difficile de dire demain matin, si les libéraux le proposaient, qu’il redevienne le président de Commission des institutions», a-t-il dit.
Québec solidaire ne voit pas de problème à ce qu’il reprenne son rôle, mais fait valoir que le problème est «ailleurs». «Ce que je constate, c’est qu’il n’y a pas encore eu d’accusations portées à son égard, et c’est ça, le vrai problème», a dit le député solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.