Le Devoir

Le député Guy Ouellette réintègre le caucus libéral

Mais pourra-t-il retrouver la présidence de la Commission des institutio­ns ?

- MARCO BÉLAIR-CIRINO Correspond­ant parlementa­ire à l’Assemblée nationale ISABELLE PORTER à Québec

Le député Guy Ouellette, arrêté par l’UPAC en octobre, pourra réintégrer le caucus libéral, mais la présidence de la Commission des institutio­ns ne lui est pas acquise.

«Le caucus a décidé de réintégrer monsieur Ouellette », a annoncé la présidente du caucus, Filomena Rotiroti, mardi midi, mettant fin aux conjecture­s sur le sort du député.

Dans une lettre adressée au premier ministre lundi, M. Ouellette avait demandé de reprendre sa place au caucus ainsi que son poste de président de la Commission des institutio­ns de l’Assemblée nationale afin de pouvoir «poursuivre [sa] recherche de la vérité ».

Il soutient que son arrestatio­n par l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC) le 25 octobre dernier ne devrait pas l’empêcher de diriger les travaux de la commission parlementa­ire, qui est notamment chargée de passer au peigne fin le projet de loi visant à accroître la compétence et l’indépendan­ce du commissair­e à la lutte contre la corruption.

«J’ai toujours été très objectif», a insisté le député de Chomedey dans un impromptu de presse dans les couloirs de l’Hôtel du Parlement mardi matin. «Je n’ai aucune dent contre l’UPAC», a-t-il ajouté.

Or dans les rangs libéraux, on n’a pas voulu dire mardi si M. Ouellette pourrait reprendre aussi la présidence de la Commission. Une décision sur laquelle le gouverneme­nt a le contrôle, puisqu’il détient la majorité des sièges à l’Assemblée.

Pressenti pour remplacer M. Ouellette, le député d’Orford Pierre Reid s’est refusé à tout commentair­e durant la journée, et la réunion de la Commission des institutio­ns, au cours de laquelle un nouveau président devait être nommé, a été annulée à la dernière minute.

L’opposition de son côté est partagée sur la question, le Parti québécois (PQ) étant favorable au retour de M. Ouellette, contrairem­ent à la Coalition avenir Québec (CAQ).

Ainsi, au PQ, on dit avoir «apprécié la présidence de Guy Ouellette à la Commission des institutio­ns». Le leader parlementa­ire du PQ, Pascal Bérubé, déplore en outre que les travaux sur le projet de loi 107 soient suspendus depuis plusieurs semaines.

En revanche, à la CAQ, le député François Bonnardel n’a pas caché son malaise face à un retour de M. Ouellette à la présidence. «Parce qu’il fait toujours l’objet d’une enquête», a-t-il dit. «Tant que l’UPAC ne nous donnera pas tous les éléments pour nous dire que M. Ouellette est libre comme l’air, que l’enquête est terminée, qu’il ne sera pas accusé, je pense qu’il est difficile de dire demain matin, si les libéraux le proposaien­t, qu’il redevienne le président de Commission des institutio­ns», a-t-il dit.

Québec solidaire ne voit pas de problème à ce qu’il reprenne son rôle, mais fait valoir que le problème est «ailleurs». «Ce que je constate, c’est qu’il n’y a pas encore eu d’accusation­s portées à son égard, et c’est ça, le vrai problème», a dit le député solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.

 ?? JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE ?? Guy Ouellette reprend sa place sur les banquettes libérales. Ci-dessus, il est accompagné de ses collègues Filomena Rotiroti et Nicole Maynard.
JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE Guy Ouellette reprend sa place sur les banquettes libérales. Ci-dessus, il est accompagné de ses collègues Filomena Rotiroti et Nicole Maynard.

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