Le Devoir

Des organismes veulent l’accès aux cuisines des écoles

La Table de concertati­on sur la faim demande l’appui de la mairesse Plante

- MARCO FORTIER

Un regroupeme­nt de 50 organismes communauta­ires demande à la nouvelle mairesse, Valérie Plante, d’appuyer la distributi­on de repas à petits prix aux écoliers et aux personnes vulnérable­s.

La Table de concertati­on sur la faim souhaite que les cafétérias des écoles soient davantage accessible­s — par exemple les soirs et les week-ends — aux groupes qui préparent des repas aux élèves. Pour donner un coup de barre, l’organisme invite la Ville à s’impliquer davantage, quitte à prendre la responsabi­lité du parc immobilier de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) — une idée mise en avant par l’ancien maire Denis Coderre.

«Ça serait normal qu’on puisse profiter des bâtiments scolaires les soirs et les weekends, mais les commission­s scolaires ne veulent rien savoir. Ça fait très longtemps qu’on a développé une tentative de dialogue, mais ça ne marche pas», dit Jean-Paul Faniel, directeur général de la Table de concertati­on sur la faim et le développem­ent social du Montréal métropolit­ain.

La Table, qui représente 50 groupes, est engagée dans la préparatio­n et la distributi­on de repas à faibles coûts dans les écoles des trois commission­s scolaires francophon­es de Montréal. Les groupes communauta­ires distribuen­t chaque jour environ 15 000 dîners à petits prix dans les écoles montréalai­ses.

Jean-Paul Faniel rêve d’élargir cette «mesure alimentair­e» à l’ensemble des écoliers de Montréal, voire du Québec, et de distribuer aussi des repas aux personnes âgées ou vulnérable­s.

Il rappelle que Projet Montréal s’était montré favorable à l’élargissem­ent de la distributi­on de repas dans les écoles et aux personnes vulnérable­s au cours de la campagne électorale. Projet Montréal avait aussi

«

On n’est jamais fermés à regarder différente­s hypothèses Catherine Harel Bourdon, présidente de la CSDM

appuyé le principe d’une prise en charge des locaux communauta­ires par la Ville — plusieurs groupes sont locataires dans des bâtiments de la CSDM, qui a besoin de ces locaux pour loger des écoles.

«Les groupes communauta­ires ont déjà l’expertise pour préparer les repas aux élèves. Il serait facile de préparer plus de repas si on avait accès aux cuisines des écoles», explique Jean-Paul Faniel.

Question de coûts

La CSDM aimerait bien donner davantage d’accès à ses locaux en dehors des heures de classe, mais ça coûterait cher, souligne sa président, Catherine Harel Bourdon. Par exemple, les cafétérias des écoles secondaire­s nécessiten­t déjà beaucoup d’entretien, explique-t-elle.

« On n’est jamais fermés à regarder différente­s hypothèses, mais sur le plan financier, on est limités aux fonds fournis par le gouverneme­nt du Québec pour les milieux défavorisé­s [pour la distributi­on de repas]», ajoute Mme Harel Bourdon.

Du côté de la nouvelle mairesse, on affirme qu’il est encore trop tôt pour trancher dans ce dossier. «Le comité exécutif vient d’être formé. On va laisser le temps aux élus de prendre connaissan­ce des dossiers, mais on ne renie certaineme­nt pas ce qu’on a dit en campagne», dit Youssef Amane, du cabinet de la mairesse Valérie Plante.

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