Le Devoir

La féminisati­on de la langue française

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Je ne me souviens plus de quand date la féminisati­on du français au Québec, avec dans les textes «les étudiants et étudiantes»; «les directeurs et directrice­s»; «les recteurs et recteures» (on ne dit pas «rectrices» pour ne pas confondre les femmes recteurs avec les plumes qu’un oiseau porte au c**), etc.

Cela m’a toujours paru d’un rare ridicule, et je ne m’en suis jamais servi dans aucun texte car il me semble que lorsque l’on dit «mademoisel­le X est la meilleure étudiante de l’université», cela signifie que c’est la meilleure parmi toutes les étudiantes, alors que si l’on disait «mademoisel­le X est le meilleur étudiant de l’université», cela signifiera­it que mademoisel­le X est meilleure que tous les étudiantes et étudiantes.

De la même façon, si l’on dit «Mme X est la meilleure avocate de Montréal», cela signifie que c’est la meilleure parmi toutes les avocates de Montréal, alors que si l’on disait «Mme X est le meilleur avocat de Montréal», cela signifie que Mme X est meilleure que tous les avocats et avocates de Montréal.

D’autre part, pourquoi tous les fruits que j’aime le plus, la pomme, la poire, la pêche, l’orange, la fraise, la framboise, la mûre et bien d’autres sont-ils féminins et jamais masculins? Pourquoi la «guerre» surtout faite par les hommes, à quelques amazones près, est-elle un mot féminin? Les féministes vont-elles bientôt réclamer sa «masculinis­ation»? Etc. François Gros d’Aillon, professeur honoraire de l’UQAM Rosemère, le 19 novembre 2017

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