Cinq postes abolis au journal Métro
Le propriétaire, TC Transcontinental, souhaite « optimiser » les équipes
Alors que les rumeurs de vente du quotidien Métro vont bon train, les employés de la publication montréalaise ont plutôt appris mardi après-midi que leur propriétaire actuel, TC Transcontinental, y abolissait cinq postes.
Le journal Métro, qui compte en moyenne 1 260 000 lecteurs de ses versions imprimée et numérique selon le dernier sondage Vividata, verra donc deux de ses journalistes à la rédaction quitter le quotidien gratuit.
Il s’agit de Mathieu Horth-Gagné, qui était affecté aux sports, et de Camille Lopez, qui menait entre autres le blogue Métroscope, consacré à débusquer les fausses nouvelles virales, un enjeu fortement d’actualité.
TC Transcontinental a également mis à pied la directrice des ventes et supprimé un poste de vendeur et un autre de graphiste. Le journal Métro compte désormais une quarantaine d’employés au total, dont une douzaine dans la rédaction, incluant des emplois de pupitreurs.
«Optimiser les équipes»
La directrice principale des communications d’entreprise de Transcontinental, Katherine Chartrand, a confirmé l’information au Devoir en fin de journée. «L’une des personnes touchées s’est vu offrir un autre poste au sein de l’organisation», a-t-elle précisé.
Selon Mme Chartrand, «ces décisions difficiles ont été prises dans le cours normal de nos activités d’exploitation. Elles traduisent la nécessité d’optimiser nos équipes et de gérer nos coûts.»
Des sources à l’interne voient davantage les mises à pied comme une imminence de la vente de Métro.
En avril, l’entreprise avait annoncé qu’elle mettait en place un processus de vente des journaux du Québec et de l’Ontario de sa filiale TC Media. Le tout visait 93 publications locales et régionales et les sites Web associés, incluant le journal Métro. «Il génère d’ailleurs de l’intérêt dans le marché», a précisé mardi la directrice des communications de Transcontinental.
Fonctionnel?
Une autre source à Métro a dit au Devoir s’inquiéter de la capacité de la publication à continuer de faire le travail nécessaire avec les ressources restantes. «L’ambiance est très difficile ici en ce moment. »
Chez l’employeur, on affirme que, «lorsque nous prenons des décisions, nous nous assurons de pouvoir continuer à exploiter nos activités pour offrir un produit de qualité à nos lecteurs et à nos annonceurs».
Les employés du quotidien montréalais ne sont pas syndiqués, mais la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) représente une majorité des employés montréalais de Transcontinental.
«Pour moi, c’est dans la suite logique des choses qu’on a annoncées [lundi], explique au Devoir la présidente de la FNC, Pascale St-Onge, en référence à la sortie publique d’une coalition qui a lancé un appel urgent à Ottawa pour qu’il instaure des mesures de soutien et de transition à la presse écrite. Ça fait déjà plusieurs années qu’on vit de l’attrition partout, les coupes se poursuivent, c’est la réalité qu’on vit tous les jours, et [le cas de Métro] en est une autre démonstration. Il est temps que les gouvernements réagissent à ce phénomène-là, il faut qu’on trouve des solutions. »