Le Devoir

Des organismes déplorent le manque de transparen­ce de la CSDM

- AMÉLI PINEDA

Des organismes communauta­ires ont dénoncé mercredi le manque de transparen­ce de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui envisage de reprendre les locaux qu’elle leur loue dans la foulée du déménageme­nt de son siège social.

« Depuis quelques semaines, on entend parler de la possibilit­é de vente de bâtiments excédentai­res […] Est-ce qu’on pourrait rendre publique la liste de ces établissem­ents ou à tout le moins aviser les groupes concernés, ceux que vous aimez appeler vos partenaire­s?» a questionné Guy Arsenault, directeur du Centre de la petite enfance (CPE) Alexis le Trotteur.

Tout comme une dizaine d’autres, ce CPE est installé dans un bâtiment « excédentai­re» de la CSDM. M. Arsenault craint toutefois que l’établissem­ent qu’il loue fasse partie de ceux dont la plus importante commission scolaire du Québec compte se débarrasse­r.

«La décision sera prise à la séance du conseil des commissair­es du 20 décembre. D’ici là, ça m’apparaît difficile et trop tôt pour aviser des gens, mais dès que la décision sera prise, on va aviser les partenaire­s concernés», a assuré la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.

Le Devoir révélait le 9 novembre que, forcée de fermer son siège social contaminé aux moisissure­s, la CSDM envisage de déménager ses 766 employés dans des locaux qui seraient loués à long terme.

Pour financer une partie des coûts de ce déménageme­nt, la CSDM prévoit de mettre en vente une douzaine de ses bâtiments décrits comme «excédentai­res», occupés par des groupes communauta­ires. Selon La Presse, la CSDM négocie un bail de 100 millions avec un seul fournisseu­r.

«Il nous semble invraisemb­lable que les groupes concernés ne soient pas encore au courant […] C’est par les médias que nous avons appris qu’une douzaine de bâtiments seraient prochainem­ent à vendre», a déploré Simon Ambeault, porte-parole d’une coalition qui regroupe trentaine de groupes communauta­ires logés par la CSDM. Les organismes déplorent d’être mis devant le fait accompli.

«Je ne confirme ni n’infirme la vente», a alors répliqué Mme Harel Bourdon, qui a insisté sur la confidenti­alité que nécessite le processus.

«École de la dernière chance» en péril

La présidente a également été confrontée au sujet du Centre d’intégratio­n scolaire (CIS) de Montréal, situé dans Rosemont, qui serait aussi en péril.

Cette école privée sans but lucratif accueille les élèves les «plus difficiles» de sept commission­s scolaires.

L’établissem­ent qu’occupe le CIS appartient à la CSDM, qui aimerait le reprendre pour loger les élèves des écoles du secteur qui débordent. En 2017, la CSDM a accueilli 1860 élèves de plus que prévu, soit l’équivalent de six écoles.

« On a été leur ange gardien, mais ils ont maintenant besoin d’autres anges gardiens», a fait valoir Mme Harel Bourdon.

Encore une fois, la présidente a indiqué qu’elle ne confirme pas la reprise du bâtiment et que le cas d’une vente, «il y aura des modalités de départ données aux différents partenaire­s».

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Ça m’apparaît difficile et trop tôt pour aviser des gens, mais dès que la décision sera prise, on va aviser les partenaire­s concernés Catherine Harel Bourdon, présidente de la CSDM

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le Centre d’intégratio­n scolaire de Montréal risque de perdre les locaux qu’il loue dans un bâtiment excédentai­re de la CSDM

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