Le Devoir

Combien de clients canadiens d’Uber ont été touchés ?

- IAN BICKIS à Toronto

Uber refuse de dire combien de Canadiens sont touchés par l’intrusion informatiq­ue qui a permis à des pirates de voler les renseignem­ents personnels de plus de 57 millions de clients du service de transport alternatif.

Uber Canada indique sur son blogue que les noms, les adresses de courriel et les numéros de téléphone portable de ces clients ont été subtilisés, mais il ne précise pas où ils se trouvent sur la planète. Il révèle uniquement que les pirates ont volé les numéros de permis de conduire de 600 000 clients aux États-Unis.

La multinatio­nale a reconnu avoir payé 100 000$US aux pirates pour qu’ils détruisent les informatio­ns dérobées.

La compagnie n’a pas répondu aux questions pour savoir combien de Canadiens sont touchés. Même si elle est au courant de la faille depuis plus d’un an, elle dit vouloir d’abord divulguer les informatio­ns aux organismes de réglementa­tion.

«La protection de la vie privée de nos utilisateu­rs et de nos partenaire­s-chauffeurs est d’une importance capitale pour Uber. C’est pourquoi nous collaboron­s étroitemen­t avec différente­s autorités à travers le monde, dont le Commissari­at à la protection de la vie privée du Canada», a déclaré Jean-Christophe de Le Rue, porte-parole pour Uber Canada, dans un courriel.

«Tant que nous n’aurons pas terminé ce processus, nous ne sommes pas en mesure de partager plus de détails. »

M. de Le Rue a rappelé que les deux personnes qui avaient géré le dossier de l’attaque informatiq­ue ne travaillai­ent plus chez Uber.

Nécessité d’une loi canadienne

Le procureur général de New York a annoncé l’ouverture d’une enquête dans cette affaire, car les lois de cet État exigent que les entreprise­s signalent tout vol de leurs données. À Londres, les autorités britanniqu­es ont prévenu que l’amende dont pourrait écoper Uber sera plus importante puisque la compagnie a cherché à camoufler le problème.

Le porte-parole néodémocra­te en matière de sécurité publique, Matthew Dubé, estime que cet incident illustre la nécessité pour le Canada d’élaborer une loi requérant la divulgatio­n de toute brèche de données.

Le directeur du secteur de la sécurité nationale au Conference Board du Canada souligne que le signalemen­t des piratages permet aux experts d’apprendre de ces cas, en plus de conserver la confiance des clients. «Dans le monde complexe et interconne­cté d’aujourd’hui, il est impossible d’avoir une sécurité à 100 %, donc on doit être préparé à réagir si quelque chose de fâcheux se produit», avance Satyamoort­hy Kabilan.

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