Le Devoir

Cour suprême : Sheilah Martin convainc les parlementa­ires

- HÉLÈNE BUZZETTI Correspond­ante parlementa­ire à Ottawa

Celle sur qui le premier ministre a jeté son dévolu pour accéder à la Cour suprême a ravi les parlementa­ires mardi lors de sa comparutio­n publique.

Sheilah Martin a prouvé qu’elle maîtrisait bien le français — malgré une prononciat­ion parfois ardue — et a fait une profession de foi envers le bilinguism­e au plus haut tribunal du pays.

Lors de sa comparutio­n devant un groupe de députés et de sénateurs, Mme Martin a indiqué à quel point il était important pour elle que les juges au plus haut tribunal du pays soient bilingues.

«La chose la plus importante est que le public a le droit de se présenter devant les tribunaux en français. C’est une tâche et une responsabi­lité d’être accessible et de comprendre ce qu’ils veulent dire», a expliqué la juge.

Selon elle, l’important est de penser à ceux qui s’adressent aux tribunaux. «Les plaideurs en français et les avocats qui rédigent des mémoires en français, je dois leur accorder le respect de lire et de bien comprendre toutes les subtilités s’ils sont devant moi. »

Français

Sheilah Martin a passé son baccalauré­at à McGill, mais a fait carrière surtout en Alberta. Aussi, a-t-elle reconnu, son français parlé n’est pas des plus parfaits.

«C’est un peu à cause du fait que je n’ai pas assez de pratique en Alberta», a-t-elle expliqué. Mais elle dit lire, regarder la télévision et écouter la radio dans la langue de Molière. «Je suis parfaiteme­nt capable de comprendre en français. »

La comparutio­n de deux heures de la magistrate a été l’occasion de l’interroger sur des sujets aussi divers que la violence conjugale, les lois antiterror­istes, l’environnem­ent ou encore le droit autochtone. Les réponses étaient prudentes ou générales, la juge ne pouvant s’avancer sur des questions qu’elle pourrait être appelée à trancher.

Pour cette raison, la question du député bloquiste Rhéal Fortin quant aux domaines où l’invocation de la clause dérogatoir­e pourrait être appropriée a été jugée irrecevabl­e.

Sept enfants

Mme Martin a voulu faire preuve d’humour en se présentant au public. «J’ai sept enfants, preuve que je peux faire du multitâche, résoudre des conflits et qu’il n’y a absolument aucune chance que j’aie la tête enflée.»

Quand on lui a demandé ce qu’elle aimerait que les gens disent d’elle au terme de son passage à la Cour, la dame à la volumineus­e chevelure blonde a répondu ceci: «Que j’écoutais attentivem­ent, que j’étais un penseur et que j’avais de vraiment beaux cheveux!»

Sheilah Martin est la seconde nomination de Justin Trudeau à la Cour suprême. Son arrivée maintient à quatre le nombre de femmes à la Cour. Elle remplacera Beverley McLachlin, qui quittera la Cour suprême la semaine prochaine. Son remplaçant au poste de juge en chef de la Cour devrait être annoncé le 18 décembre.

 ?? FRED CHARTRAND LA PRESSE CANADIENNE ?? Sheilah Martin, nommée la semaine dernière à la Cour suprême par Justin Trudeau, a comparu pendant deux heures mardi devant un groupe de parlementa­ires et de sénateurs.
FRED CHARTRAND LA PRESSE CANADIENNE Sheilah Martin, nommée la semaine dernière à la Cour suprême par Justin Trudeau, a comparu pendant deux heures mardi devant un groupe de parlementa­ires et de sénateurs.

Newspapers in French

Newspapers from Canada