Le Devoir

L’administra­tion Plante gèlera les salaires des élus en 2018

- JEANNE CORRIVEAU

Même si la loi 122 sur l’autonomie municipale a aboli les plafonds salariaux des élus municipaux, l’administra­tion de Valérie Plante a décrété un gel de la rémunérati­on des élus montréalai­s pour 2018.

Comme Denis Coderre en 2017, Valérie Plante touchera un salaire annuel de 168 029$. Le salaire des membres du comité exécutif, président ou vice-président d’une commission ne pourra dépasser 151 226$ alors que la rémunérati­on d’un membre du comité exécutif de la Communauté métropolit­aine de Montréal (CMM) sera plafonnée à 126 493$, comme en 2017.

Le salaire maximal pour un membre du conseil municipal ou du conseil d’arrondisse­ment atteindra 104 969 $.

«Si on n’était pas intervenu, il y aurait eu une explosion de la masse salariale», fait valoir Marc-André Viau, attaché de presse de la mairesse Plante.

Rappelons qu’en occupant diverses fonctions, notamment aux commission­s ou à la CMM, les élus sont en mesure de bonifier leur salaire de base, ce qui peut faire augmenter substantie­llement leur rémunérati­on au point de dépasser les plafonds auparavant déterminés par la loi.

À compter du 1er janvier 2019, le salaire des élus montréalai­s sera indexé chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommati­on. «On a décidé de garder un certain contrôle. Apporter des changement­s importants à la rémunérati­on ne faisait pas partie des enjeux sur lesquels on a fait campagne», a expliqué Marc-André Viau.

Avant l’adoption du projet de loi 122, Québec déterminai­t des rémunérati­ons maximales pour les maires de Montréal et de Québec ainsi que des autres élus en fonction du nombre d’habitants.

En Gaspésie, plusieurs élus ont décidé d’augmenter leur salaire de façon substantie­lle. C’est le cas de la mairesse de Percé, Cathy Poirier, qui a fait passer son salaire de 29 855$ à 60 000$, comme le rapportait Le Devoir.

Les nouvelles règles pourraient cependant conduire à des iniquités entre les municipali­tés. L’Union des municipali­tés du Québec surveille de près la situation et compte mettre à jour, au cours des prochains mois, le Guide sur la rémunérati­on des élus qu’elle a élaboré en 2015 afin de donner des points de repère aux élus en matière de rémunérati­on.

Conseiller aux communicat­ions à l’UMQ, Patrick Lemieux souligne que la loi sur l’autonomie municipale voulait faire des villes des gouverneme­nts de proximité.

L’UMQ dévoilera son nouveau guide de rémunérati­on lors de ses assises à Gatineau en mai prochain.

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