Des irrégularités dans des prêts hypothécaires octroyés par la Laurentienne
La direction de la Banque Laurentienne a tenté de rassurer les investisseurs mardi, après que l’institution eut confirmé qu’elle devrait racheter pour 180 millions de dollars de prêts hypothécaires pour lesquels des irrégularités ont été découvertes.
Au total, elle pourrait devoir racheter pour environ 304 millions de dollars de prêts jugés problématiques, explique l’institution financière dans son rapport annuel dévoilé mardi. À la Bourse de Toronto, les investisseurs ont réagi nerveusement, puisque le titre de la Banque Laurentienne a plongé pour terminer la séance à 56$, en baisse de 4,80$, ou 7,9%.
«Tout cela ne représente qu’environ 1% du portefeuille de prêts hypothécaires de la banque et environ 0,5% de son portefeuille total», a expliqué le président et chef de la direction de l’institution, François Desjardins, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre, période au cours de laquelle les profits ont plus que doublé. Celui-ci a été interrogé à de nombreuses reprises par les analystes, qui se demandaient si cette divulgation n’était pas un signe précurseur de problèmes à venir. Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) n’était pas disponible dans l’immédiat pour faire des commentaires.
Dans un premier temps, la Laurentienne rachètera pour 89 millions de prêts hypothécaires de sa filiale B2B Banque vendus à un tiers, qui a relevé des irrégularités entourant la documentation ainsi qu’à l’égard de fausses déclarations faites par des clients. Cette somme représente environ 5% du montant total de prêts vendus à ce tiers acheteur, dont l’identité n’a pas été révélée.
«Aucun employé n’a été impliqué dans ces [irrégularités] et la banque, qui a effectué des vérifications, n’a découvert aucun signe de malversation de la part des courtiers», a expliqué le chef de la direction financière, François Laurin. Plus tôt cette année, la découverte d’irrégularités chez le prêteur alternatif Home Capital avait entraîné le dépôt d’accusations de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario et poussé l’entreprise dans une crise ayant menacé sa survie.
La direction de l’institution financière a expliqué qu’elle a été informée à la fin du mois de septembre des irrégularités par l’acheteur des prêts hypothécaires. Cela a incité la Laurentienne à mener ses propres vérifications.
En ce qui a trait à sa performance trimestrielle, la Laurentienne a relevé son dividende de 1¢, à 63¢ par action, en plus d’afficher un bénéfice net de 58,6 millions, ou 1,42$ par action, en hausse de 219% sur un an. L’an dernier, la Laurentienne avait comptabilisé une charge de restructuration de 38,8 millions. Abstraction faite des éléments non récurrents, la banque a engrangé un bénéfice net ajusté de 66,5 millions, ou 1,63$ par action, au trimestre terminé le 30 octobre, en progression d’environ 32 % comparativement à la période correspondante de l’année dernière.