Le doyen de la Chambre des représentants démissionne
Le doyen de la Chambre des représentants américaine, le démocrate John Conyers, a cédé aux pressions de son parti mardi et annoncé sa démission, après avoir été accusé de harcèlement sexuel par d’anciennes collaboratrices.
À 88 ans, ce champion de la lutte pour les droits civiques des Noirs met fin, dans la controverse, à une longue carrière politique qui l’a vu côtoyer des figures telles que Martin Luther King Jr. et Rosa Parks. Il représentait une circonscription de Detroit depuis 1965, ce qui faisait de lui, de loin, le doyen de la chambre basse du Congrès.
Plutôt que de parler de démission, il a employé l’euphémisme du départ à la retraite.
«Je prends ma retraite aujourd’hui», a déclaré John Conyers, 88 ans, sur une radio locale de Detroit, depuis l’hôpital où il a été admis, selon son entourage, la semaine dernière.
«Dans l’environnement actuel, je n’aurais pas le droit à une procédure équitable», a-til aussi justifié dans une lettre.
Le parlementaire nie les allégations le visant, formulées depuis deux semaines par au moins cinq femmes ayant travaillé à son service il y a plusieurs années. Outre des gestes déplacés, l’élu aurait fait des avances sexuelles. Il a signé un règlement à l’amiable avec l’une d’elles, sans admettre de culpabilité; son avocat, Arnold Reed, a indiqué mardi, sur la chaîne HLN, que l’élu ne comptait pas rembourser au Trésor les 27 000 $ d’indemnités versés à la femme.
Il est le premier des quatre parlementaires actuellement accusés de harcèlement sexuel à avoir démissionné.
Les représentants démocrate Ruben Kihuen et républicain Blake Farenthold sont accusés de harcèlement, et le sénateur démocrate Al Franken de gestes déplacés, ainsi que d’un baiser forcé avant qu’il soit élu.
Séparément, un élu républicain, Joe Barton, a annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat en novembre 2018, après qu’une photo nue de lui a circulé sur Internet.
La vague d’accusations contre ces élus a donné l’impulsion à des réformes pour lutter contre le harcèlement au sein de l’institution. Les élus ont déjà adopté le principe d’une formation obligatoire, tant pour les parlementaires que les employés.