Le Devoir

Un remède au cauchemar de la fin de session

L’applicatio­n de tutorat Helpr jumelle les étudiants entre eux

- KARL RETTINO-PARAZELLI

Le Québec regorge d’entreprene­urs passionnés qui tentent de mettre à profit une idée ou un concept novateur. Chaque semaine, Le Devoir vous emmène à la rencontre de gens visionnair­es, dont les ambitions pourraient transforme­r votre quotidien. Aujourd’hui, un trio qui unit ses efforts pour faire en sorte que la fin de session universita­ire ne soit plus un cauchemar.

Ces jours-ci, la tension monte dans les salles de cours et les bibliothèq­ues soudaineme­nt bondées. Les étudiants qui enchaînent les cafés en révisant une dernière fois leurs notes de cours espèrent qu’ils arriveront à digérer toute la matière à temps pour l’examen final. Et s’ils n’y parviennen­t pas? La solution se trouve au bout de leur doigt, plaident les fondateurs de la compagnie montréalai­se Helpr. «Si un étudiant est à la bibliothèq­ue et qu’il a une question concernant un questionna­ire ou un travail, il veut résoudre le problème sur le champ. Et auparavant, il n’y avait pas de solution pour ça», explique Michael Hasenfratz, l’un des cofondateu­rs de l’entreprise qui a vu le jour en 2015. Il y a deux ans, ce spécialist­e du développem­ent d’applicatio­ns mobiles a été approché par son ami Emmanuel Cohen, qui voulait profiter de son expérience dans le monde du tutorat pour innover. Avec Julien Nolin, reconnu pour ses compétence­s en vente, les trois collègues ont misé sur les forces de chacun pour créer une applicatio­n permettant aux étudiants d’éviter les culs-de-sac.

«Où il veut, quand il veut»

Lancée officielle­ment en janvier 2016, l’applicatio­n Helpr permet aux étudiants des principale­s université­s québécoise­s de trouver des réponses à leurs questions en étant jumelés à d’autres étudiants ou à des diplômés qui ont obtenu du succès dans le cours qui leur donne du fil à retordre.

L’applicatio­n offre la possibilit­é de demander de l’aide en personne, par messagerie ou par vidéo. Chaque session est facturée à la minute: Helpr garde 80% des revenus et verse le reste aux tuteurs.

«En réalisant un sondage, on s’est rendu compte qu’environ 10% des étudiants universita­ires utilisent des tuteurs privés, mais que plus

de la moitié des étudiants sont prêts à payer pour de l’aide occasionne­lle, explique Julien. On a réalisé qu’il y avait un besoin réel pour ce besoin spécifique. »

«Pour l’étudiant, c’est où il veut, quand il veut », ajoute-t-il.

Premier partenaria­t

Les fondateurs de la jeune compagnie refusent de dévoiler le nombre d’utilisateu­rs et de tuteurs qu’ils sont parvenus à attirer jusqu’à maintenant. Chose certaine, ils ont senti le besoin de repenser leur modèle d’affaires il y a quelques mois.

«On a réalisé que la demande était là, mais que le nombre de tuteurs n’était pas assez grand, note Julien. Au même moment, on a compris que les université­s cherchaien­t une solution pour offrir des services de tutorat à leurs élèves. »

«Toutes les université­s ont un programme de tutorat, mais actuelleme­nt, elles ont du mal à utiliser la technologi­e pour rejoindre les étudiants», précise Michael.

C’est par exemple le cas de l’Université Concordia, où l’associatio­n des étudiants en commerce et en administra­tion (CASA) a accepté de s’allier à Helpr pour venir en aide à ses membres.

L’applicatio­n CASA +, dérivée de celle de la compagnie, est déjà télécharge­able, mais elle sera officielle­ment lancée lors du début de la prochaine session universita­ire. Les fonctionna­lités offertes sont essentiell­ement les mêmes que celles de l’applicatio­n originale, mais la plateforme peut être adaptée aux besoins de l’associatio­n.

Direction différente

Au cours des prochaines années, c’est en s’inspirant de cette première entente que Helpr veut grandir: continuer d’offrir son applicatio­n à tous les étudiants, tout en multiplian­t les partenaria­ts avec des associatio­ns étudiantes ou des université­s pour accroître le nombre d’utilisateu­rs et de tuteurs.

Dans chaque cas, l’entente pourrait être différente. Une associatio­n pourrait choisir de payer Helpr et d’offrir le service de tutorat gratuiteme­nt à ses membres, alors qu’une autre pourrait décider de conserver les tarifs à la minute.

«Ça dépend de ce que l’université est prête à offrir et on s’adapte en conséquenc­e», dit Julien.

Après le Québec, les trois entreprene­urs visent le reste du Canada, et éventuelle­ment les États-Unis. Mais pour l’instant, leur principale préoccupat­ion est de répondre aux demandes pressantes d’ici la pause des Fêtes… avant de se remettre au travail en janvier.

 ?? PEDRO RUIZ LE DEVOIR ?? Julien Nolin (à gauche) et Michael Hasenfratz, deux des trois jeunes entreprene­urs derrière Helpr
PEDRO RUIZ LE DEVOIR Julien Nolin (à gauche) et Michael Hasenfratz, deux des trois jeunes entreprene­urs derrière Helpr

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