Le Devoir

Après une année meurtrière, la baleine noire pourrait disparaîtr­e

L’Agence américaine d’observatio­n océanique et atmosphéri­que ne dénombre plus que 450 de ces mammifères marins

- PATRICK WHITTLE à Portland, Maine

Les autorités fédérales américaine­s signalent qu’il est temps d’envisager la possibilit­é que les baleines noires disparaiss­ent sans l’adoption rapide de mesures pour protéger l’espèce menacée.

La baleine noire de l’Atlantique Nord compte parmi les mammifères marins les plus rares au monde, et elle a connu une année meurtrière.

L’Agence américaine d’observatio­n océanique et atmosphéri­que (NOAA) ne dénombre plus que 450 de ces baleines et 17 d’entre elles sont mortes jusqu’à présent cette année.

La situation est si critique que les responsabl­es gouverneme­ntaux canadiens et américains doivent se faire à l’idée que, sans leur interventi­on immédiate, la population de baleines noires ne pourra pas se rétablir, dit l’administra­teur régional de la NOAA, John Bullard.

Mark Murray-Brown, un conseiller de la NOAA en matière d’espèces menacées, précise que les baleines noires connaissen­t un déclin prononcé depuis 2010 et que les femelles sont plus durement touchées.

Il insiste sur l’urgence d’agir, alors que le haut taux de mortalité de 2017 coïncide avec une année de faible reproducti­on. Il ne reste plus qu’une centaine de femelles en âge d’avoir des baleineaux.

«Il faut utiliser le mot «disparitio­n», parce que c’est ce qu’indiquent les courbes de tendance, signale M. Bullard. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas laisser se produire.»

Les collisions avec les navires et l’empêtremen­t dans les filets de pêche sont deux des causes les plus fréquemmen­t citées lors des découverte­s de carcasses.

Les baleines noires donnent naissance dans les eaux tempérées du sud avant de se diriger vers le Canada et l’État américain de la Nouvelle-Angleterre chaque printemps et été pour se nourrir. Toutes les morts recensées cette année sont survenues au large du Canada et de la Nouvelle-Angleterre.

Une récente étude publiée dans le journal Scientific Reports de Nature indique que les baleines se déplacent davantage qu’on ne le croyait, quittant des zones protégées en quête de nourriture.

Dans une autre étude parue le mois dernier dans le journal Endangered Species Research, des scientifiq­ues ont indiqué que le stress causé par un empêtremen­t prolongé dans de l’équipement de pêche nuisait à la capacité des baleines à se reproduire.

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