Le Devoir

La cerise sur le « sundae »

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Le rattrapage offert aux médecins spécialist­es constituai­t déjà un privilège indécent par rapport à l’augmentati­on salariale consentie aux autres travailleu­rs du secteur public. Voilà que nous apprenons maintenant que l’assiduité des anesthésis­tes et des chirurgien­s est récompensé­e par une prime financière qui vient s’ajouter à une rémunérati­on plus que généreuse.

Déjà que les médecins donnaient souvent l’impression d’accorder plus d’importance aux soins de leur portefeuil­le qu’à celui de leurs patients, cette dernière nouvelle ne contribuer­a certaineme­nt pas à améliorer leur image. Faudra-t-il en venir à une prime d’empathie ou de compassion pour faire évoluer la pratique médicale vers une approche plus humaine? D’ailleurs, pourquoi l’argent est-il constammen­t au centre des préoccupat­ions des disciples d’Hippocrate? Le mode de paiement à l’acte n’expliquera­it-il pas ce phénomène? Une rémunérati­on selon le nombre de patients ne serait-elle pas un meilleur moyen pour assurer une relation plus adéquate entre le médecin et son patient?

Il semble parfois qu’il y ait confusion des genres entre le syndicalis­te Barrette et le ministre du même nom? Pour épater la galerie, tout en démontrant qu’il a la situation bien en main, l’illusionni­ste Barrette brandit la menace du bâton auprès des médecins, tout en leur offrant une carotte bien cachée dans son chapeau. Trop de cerises sur le «sundae» risquent d’entraîner des débordemen­ts de moins en moins acceptable­s pour une population qui est de plus en plus consciente de ces tours de passe-passe.

Marcel Perron Neuville, le 10 décembre 2017

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