Sur la route Remettre le métro de New York sur les rails
Le p.-d.g. de la Commission de transport de la Ville Reine sera à la barre du métro de la Grosse Pomme
Pannes à répétition, équipement vieillissant, trains bondés, retards quotidiens, manque de financement: l’image du métro de New York a été mise à mal ces dernières années. Pour sauver ce qu’il reste du transport collectif de la première métropole américaine, la Metropolitan Transportation Authority a fait appel au président-directeur général de la Commission de transport de Toronto, Andy Byford, qui prendra les rênes du réseau en janvier 2018.
Remettre d’aplomb le système de transport en commun de New York sera tout un défi pour Andy Byford, peut-être un des plus grands de toute sa carrière. Pourtant, ce Britannique d’origine oeuvre depuis des années dans le milieu. Avant de devenir président-directeur de la Commission de transport de Toronto (TTC) en novembre 2011, il était à la barre du transport collectif de Londres puis de Sydney, en Australie.
À quelques jours de son départ de Toronto pour rejoindre la Grosse Pomme, Le Devoir s’est entretenu avec Andy Byford pour faire le point sur son travail dans la métropole canadienne.
Démodé, minable et dans le besoin d’une modernisation de fond en comble. Les employés étaient quelque peu démoralisés et la culture dominante était celle de l’homme blanc et c’était une hiérarchie machiste.
Nous bénéficions maintenant d’une satisfaction record de la part des clients, d’une amélioration marquée de la performance opérationnelle du système de transport et d’une équipe de direction rafraîchie et paritaire formée de six hommes et six femmes, tous nommés en fonction de leurs compétences.
Essentiellement, l’accent a été mis sur la performance opérationnelle, sur la création et l’intégration d’une approche axée sur le client. Mais aussi la réalisation de cinq mégaprojets: un changement de culture [dans l’organisation], une nouvelle flotte de tramways, l’achèvement de la ligne 1 [TorontoYork, entre la station Downsview Park à Toronto et le Vaughan Metropolitan Centre dans la région de York] qui ouvrira le week-end prochain, le déploiement de la carte à puce Presto [un laissez-passer électronique mensuel proposant un nombre illimité de déplacements] et une introduction progressive de la nouvelle signalisation sur la ligne 1.
[Nous avons vécu] divers défis avec notre fournisseur Bombardier, qui était en retard dans la livraison des nouveaux tramways, des problèmes de financement récurrents et j’ai dû prendre des mesures pour remettre le projet de prolongement de la ligne 1 sur la bonne voie.
Comment décririez-vous le système de transport en commun de la ville de Toronto avant votre arrivée en 2011 comparé à maintenant, après les changements que vous avez effectués? Qu’avez-vous apporté comme principaux changements lorsque vous avez pris en main la direction de l’organisation? Quels ont été les plus grands défis que vous avez dû relever au cours de vos cinq années en tant que directeur de la TTC?
L’APTA ne récompense pas la perfection, elle récompense l’action. En nous décernant le prix, ils ont souligné les améliorations opérationnelles [du transport public de Toronto], la livraison simultanée de cinq mégaprojets ainsi que l’ambition et le succès de notre plan de modernisation quinquennal.
Les résultats records en matière de satisfaction des clients montrent que ces derniers ont remarqué la différence [entre l’ancienne et la nouvelle direction]. De plus, le fait que nous ayons remporté le prix décerné par l’APTA bien que nous ayons reçu la plus faible subvention de tous les principaux systèmes de transport en commun en Amérique du Nord renforce l’importance de ce prix.
[Il faut] continuer à améliorer le changement de culture mis en place — ce n’est que grâce à des gens formidables qui se sentent valorisés que vous pouvez améliorer un service. [Il faut] maintenir l’accent surtout sur la sécurité et les bases opérationnelles [et] continuer à défendre les intérêts des clients et de la TTC.
La TTC a été nommée meilleur système de transport en commun en Amérique du Nord par l’American Public Transportation Association (APTA), mais les usagers affirment toujours subir des retards au quotidien et se plaignent du service saturé. Comment l’expliquez-vous? Quel conseil donneriez-vous à votre successeur ? Que restet-il à faire pour améliorer le transport collectif de Toronto dans les années à venir? Pourquoi avez-vous accepté ce travail à New York? Est-ce un rêve de diriger le système de transport en commun d’une ville aussi importante dans le monde ?
Ça l’est! Le transport collectif de New York est l’un des systèmes les plus connus au monde. Tout bon professionnel oeuvrant dans le domaine du transport en commun voudrait y participer. Aussi, j’aime les défis et ils ne peuvent pas être plus grands que ça!
Quelles sont les différences et similitudes selon vous entre le métro de Toronto et celui de New York?
La principale similitude est l’infrastructure vieillissante qui transporte un nombre record de passagers, mais avec un financement limité. La principale différence est l’étendue du réseau [la superficie de New York étant bien plus grande que celle de Toronto].
Que comptez-vous changer en premier en arrivant à New York?
Je passerai mes 50 premiers jours à évaluer ce qui doit y être fait.