Le Devoir

Un transport collectif en décrépitud­e

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New York a beau être la plus grande ville des États-Unis et être considérée comme la plus influente du monde, s’y déplacer est devenu un vrai casse-tête ces dernières décennies. Son système de transport collectif, l’un des plus denses en Amérique du Nord, aurait besoin de bien plus qu’un coup de peinture, selon les usagers. Inauguré en 1904, le réseau s’est surtout développé avant 1940 et traîne depuis la patte en matière de développem­ent et de modernisat­ion. Les investisse­ments et grands projets d’agrandisse­ment sont aux abonnés absents. Le métro se dégrade, accumule les retards, connaît de nombreuses pannes et déborde de toute part. Les New-yorkais ont pris — malgré eux — l’habitude d’attendre le passage de plusieurs trains durant les heures de pointe avant de pouvoir embarquer. Ouvert de jour comme de nuit dans près de 422 stations, le métro new-yorkais enregistra­it près de 5,6 millions de trajets quotidiens en moyenne en 2016, un chiffre en hausse de 16% en dix ans. En juin et juillet dernier, le pire a été évité alors que des voitures ont carrément déraillé. Il n’y a eu que quelques dizaines de blessés légers, mais cela a engendré surtout une grande panique à bord. Assez pour pousser le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, à tirer la sonnette d’alarme et à annoncer un investisse­ment d’un milliard de dollars dans le réseau. Un plan d’urgence pour moderniser le métro de 836 millions de dollars a été annoncé dans la foulée par la régie des transports new-yorkais MTA. Une somme destinée à la réparation des signaux défectueux à l’origine de bien des pannes — et retards — et à la réfection des rails sur les voies. Les yeux sont désormais rivés sur Andy Byford, qui aura bien du pain sur la planche pour mettre en place un plan d’action afin de moderniser et d’agrandir le réseau en difficulté.

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