Le Devoir

Patrimoine : Radio-Canada va confier ses collection­s à des organismes

- PHILIPPE PAPINEAU

En prévision de son déménageme­nt dans un édifice neuf mais plus étroit en 2020, Radio-Canada a annoncé mardi qu’il confiera plusieurs de ses objets et collection­s à des sociétés canadienne­s à vocation culturelle ou éducative, tout en y conservant «un droit d’utilisatio­n d’une durée illimitée».

Le premier appel d’intérêt touchera les 113 000 partitions musicales commercial­es du diffuseur public. Radio-Canada mettra en ligne dès le 9 janvier 2018 un formulaire destiné aux organismes publics ou sans but lucratif qui voudraient «assurer la pérennité et la mise en valeur » de ce qui se trouve actuelleme­nt dans ses voûtes.

Il n’y aura «absolument pas» de vente, assure Marc Pichette, premier directeur des relations publiques et de la promotion à Radio-Canada, aussi membre du Comité de gestion du patrimoine de la boîte. «On n’est pas en train de se défaire de nos collection­s, on est en train, avec des appels d’intérêts, de trouver graduellem­ent des acquéreurs qui vont s’en occuper et qui vont quand même nous permettre d’y avoir accès. […] C’est fondamenta­l. »

Radio-Canada a déjà entamé des discussion­s avec Bibliothèq­ue et Archives Canada en ce qui concerne les quelque 4000 partitions manuscrite­s qui se retrouvent dans les archives radio-canadienne­s.

La dimension de la nouvelle maison de Radio-Canada représente­ra 40% de l’édifice actuel.

Des vinyles et des meubles

Radio-Canada ne s’arrêtera pas aux partitions. «Il ne restera plus rien ici. La nouvelle maison ne nous permet pas de transférer tout ce qu’on a», explique Marc Pichette.

Le diffuseur multiplier­a donc au cours de 2018 les appels d’intérêt pour sa collection de vinyles, pour les livres et les périodique­s ainsi que pour les meubles et accessoire­s non patrimonia­ux.

«On a une réserve de 55 000 accessoire­s, meubles et décor, dit Marc Pichette. Ce qui sera jugé non patrimonia­l, on va s’assurer de leur donner une deuxième vie pour en faire profiter un maximum de personnes. On verra l’intérêt des établissem­ents muséaux pour les mettre en valeur.»

Quant aux vinyles, RadioCanad­a en compte 121 000, dont seulement 2000 sont numérisés. Encore là, Marc Pichette insiste: «Même si on ne les a plus dans la maison, il va falloir qu’ils soient accessible­s pour nos équipes, pour la programmat­ion. »

Les CD et les photos seront quant à eux entreposés, et le Comité de gestion du patrimoine de Radio-Canada devra se pencher sur le sort de ces supports une fois le déménageme­nt effectué. Même chose pour les quelque 290 oeuvres d’art qu’on peut retrouver dans la tour.

Quant à la dizaine d’oeuvres appelées in situ, qui sont intégrées à l’architectu­re actuelle de l’édifice, une évaluation est en cours. « Il y a des oeuvres qui peuvent se déplacer, d’autres malheureus­ement qui ne peuvent pas, dit M. Pichette. Ça va faire l’objet de discussion­s avec le groupe Mach [qui a acheté l’édifice actuel]. On veut vraiment s’assurer que ces oeuvres-là sont documentée­s pour la postérité, d’une façon ou d’une autre. Pour nous, c’est important.»

Et si les appels d’intérêt ne reçoivent aucune réponse, qu’adviendra-t-il des collection­s? Radio-Canada refuse de spéculer. «On est certain de trouver des partenaire­s, dit Marc Pichette. C’est une collection qui est unique, on s’entend, c’est sûr que ça va intéresser des institutio­ns. »

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