Le Devoir

Vive la grammaire française !

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M. Luc Papineau nous apprenait ce jeudi 14 décembre que «la Loi sur l’instructio­n publique interdit que les écoles publiques obligent les parents à acheter une grammaire pour leur enfant ».

Cette affirmatio­n est plutôt ambiguë. Il aurait été plus pertinent et plus juste de citer la Loi sur l’instructio­n publique elle-même. Elle stipule très exactement ce qui suit:

Art. 7 «L’élève […] a droit à la gratuité des manuels scolaires et du matériel didactique requis pour l’enseigneme­nt des programmes d’études […] Cet élève dispose personnell­ement du manuel choisi […] pour chaque matière obligatoir­e et à option pour laquelle il reçoit un enseigneme­nt. »

Art. 77.1. «[…]. «Sur propositio­n des enseignant­s […] le directeur de l’école […] approuve, conforméme­nt à la présente loi et dans le cadre du budget de l’école, le choix des manuels scolaires et du matériel didactique requis pour l’enseigneme­nt des programmes d’études. »

Art. 230. «La commission scolaire s’assure […] que l’école, conforméme­nt à l’article 7, met gratuiteme­nt à la dispositio­n de l’élève les manuels scolaires et le matériel didactique requis pour l’enseigneme­nt des programmes d’études et lui assure un accès gratuit à des ressources bibliograp­hiques et documentai­res. »

En résumé, chaque élève a le droit de disposer personnell­ement d’un manuel requis pour l’enseigneme­nt; ceux-ci sont gratuits; leur choix relève d’abord des enseignant­s eux-mêmes; il doit être approuvé ensuite par le directeur en tenant compte, bien sûr, du budget de l’école, lequel est approuvé par le conseil d’établissem­ent où siègent les parents, les représenta­nts du personnel, dont évidemment des enseignant­s, et, au secondaire, des élèves.

Bref, il appartient aux professeur­s, et en particulie­r aux professeur­s de français, de convaincre leur directeur (et éventuelle­ment le conseil d’établissem­ent) qu’une grammaire est un manuel nécessaire à leur enseigneme­nt et que, conforméme­nt à la loi, chaque élève doit en disposer personnell­ement et gratuiteme­nt. Sinon, il faut leur appliquer ce vieux principe: «Nul ne peut invoquer sa propre turpitude»! Jean-Pierre Proulx, journalist­e et professeur retraité Montréal, le 14 décembre 2017

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