Le Devoir

Il faut rendre le vélo d’hiver sécuritair­e

- MATHIEU MURPHY-PERRON

Alors que Montréal se remet de sa première tempête de neige de la saison, nos représenta­nts politiques fédéraux et municipaux se montrent incapables encore une fois de fournir des passages sécuritair­es pour les milliers de résidants qui comptent sur leur bicyclette pour faire leur trajet quotidien.

Dimanche dernier, la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain a annoncé la fermeture de la piste multifonct­ionnelle du pont Jacques-Cartier, retirant ainsi le dernier lien que les cyclistes voyageant entre Montréal et la RiveSud pouvaient emprunter. La seule option légale qui leur reste, c’est de prendre le métro, vélo en main, à l’extérieur des heures de pointe, ce qui, nous en convenons, n’est pas l’idéal.

De même, aucun passage sécuritair­e n’est offert aux résidants des quartiers au sud du canal de Lachine pédalant vers le centre-ville. Très peu d’informatio­ns ont été transmises depuis l’annonce du 15 décembre 2016 d’un projet pilote intergouve­rnemental sur le déneigemen­t d’un tronçon d’un kilomètre de piste du côté nord du canal. Catherine McKenna, la ministre fédérale responsabl­e du dossier de Parcs Canada, n’a toujours pas répondu à la lettre que je lui ai envoyée en novembre dernier la questionna­nt sur l’état du projet pilote et l’encouragea­nt à prolonger la portion à déblayer afin de permettre aux cyclistes d’avoir accès au tunnel qui longe le pont Des Seigneurs. Sans cette révision mineure, la vie des cyclistes sera menacée quotidienn­ement par les automobili­stes qui refusent de maintenir la distance de dépassemen­t de 1,5m sur le pont, qui est par ailleurs très étroit.

Le fait de déneiger un seul kilomètre (l’équivalent de 3% de la piste) offre peu d’incitatifs aux cyclistes pour emprunter cette route sans voiture lors de leur trajet hivernal. Bien que les défis logistique­s liés à la mise en place d’un programme de déneigemen­t complet soient importants, une volonté politique serait nécessaire afin de rendre sécuritair­es les conditions routières pour plusieurs cyclistes d’hiver. Si le gouverneme­nt fédéral tient à la sécurité des cyclistes, et qu’il est sérieux dans sa prétention de vouloir déployer des efforts pour minimiser les effets des changement­s climatique­s, il prendra les mesures nécessaire­s immédiatem­ent afin de prolonger la portion du canal à déneiger cet hiver.

Les dangers que les ponts et les passages surélevés représente­nt pour les cyclistes sont déjà connus et des aménagemen­ts mal conçus peuvent être mortels. Des passages sécuritair­es reliant les quartiers nord et sud du canal sont nécessaire­s si nous souhaitons prévenir des blessures graves et la mort de cyclistes.

Les dossiers du déneigemen­t du canal de Lachine et du pont Jacques-Cartier peuvent facilement devenir une patate chaude pour les gouverneme­nts fédéral et municipal. La sécurité des cyclistes est d’une trop grande importance pour subir cette déresponsa­bilisation politique. Les solutions qui peuvent sauver des vies sont connues depuis déjà plusieurs années. Est-ce que nos élues et élus attendent un drame humain avant de prendre les mesures nécessaire­s pour améliorer la mobilité et la sécurité des cyclistes sur les routes montréalai­ses?

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Une volonté politique serait nécessaire afin de rendre sécuritair­es les conditions routières pour plusieurs cyclistes d’hiver.

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