Les dessous d’un attentat raté
En Grande-Bretagne, il existe une tradition vieille de plus de 400 ans, longtemps prescrite par la loi, le Guy Fawkes Night, qui consiste à faire des feux de joie et à tirer des feux d’artifice pour commémorer l’échec d’un attentat contre la monarchie postélisabéthaine, passablement hostile envers ses sujets catholiques. En novembre 1604, une poignée de catholiques fervents, excédés par la répression atroce dont ils étaient alors victimes, voulaient faire exploser la Chambre des communes durant la cérémonie d’ouverture du Parlement, en présence du roi Jacques Ier, grâce à des quantités appréciables de poudre à canon et de clous…
Le «visage» de cet événement historique, qui a d’ailleurs inspiré le masque de V pour Vendetta et d’Anonymus, n’était pas l’initiateur de cette conspiration, évitée grâce un mouchard bien intentionné, mais plutôt un certain Robert Catesby, que l’histoire populaire a oublié. La minisérie Gunpowder arrive à rendre palpitante cette histoire dont on connaît déjà la fin à travers ce personnage méconnu, qui prend ici les traits d’un de ses descendants directs, l’acteur Kit Harrington (Game of
Thrones), qui agit également à titre de producteur et de coscénariste.
Ce drame historique, dont la thématique politico-religieuse a une certaine résonance avec notre époque, respecte les standards de qualité attendus de son diffuseur original, la BBC, malgré quelques personnages caricaturaux ou à peine dessinés, des enjeux politiques simplifiés et le caractère très sanglant des scènes d’exécutions publiques et de tortures qui rendent l’écoute parfois difficile. Ce côté très violent, une illustration assez crédible des sévices ayant cours à cette époque, a choqué nombre de téléspectateurs lors de la diffusion en Grande-Bretagne en octobre dernier et risque fort de rebuter plusieurs curieux. Vous voilà avertis…
Gunpowder
HBO Canada, du lundi au mercredi, 22h