Le Devoir

Le Centre canadien d’architectu­re se cherche un directeur

- CAROLINE MONTPETIT

Le Centre canadien d’architectu­re (CCA) est à la recherche d’un nouveau directeur. Avant que le directeur actuel de l’établissem­ent, Mirko Zardini, en poste depuis douze ans, annonce son intention de quitter ses fonctions, le CCA prépare le terrain pour ne pas être pris de court lorsque ce sera le cas. C’est ce que disait mardi Pierre-André Themens, vice-président du Conseil des fiduciaire­s du CCA. «C’est un processus qui demande du temps, dit M. Themens. Ça n’est pas comme trouver un avocat ou un comptable. »

Dans un communiqué publié récemment, le CCA dit jeter «les bases de son avenir en mettant en place un plan de transition à long terme de sa direction». Le tout est amorcé, écrit-on, «afin d’assurer la pérennité du CCA». Le Conseil canadien d’architectu­re a été fondé en 1979 par Phyllis Lambert à Montréal. Depuis, il est devenu un centre de recherche en architectu­re de renommée mondiale. Au cours des dernières années, le CCA a notamment fait l’acquisitio­n de fonds d’archives recherchés dans le domaine de l’architectu­re.

«Nous sommes autant un centre de recherche qu’un centre d’exposition­s et de publicatio­ns », dit M. Themens.

En fait, le Centre canadien d’architectu­re est à Montréal «presque par accident», reconnaît M. Themens. «Il pourrait être n’importe où dans le monde.» D’ailleurs, le président du conseil d’administra­tion actuel du CCA, l’architecte Bruce Kuwabara, vit à Toronto. On peut pourtant voir au CCA, en ce moment même, une exposition sur les pierres grises de Montréal, qui présente une série de photos prises par Phyllis Lambert elle-même. Mme Lambert aura bientôt 91 ans.

Pierre-André Themens ne cache pas que le CCA souhaite rejoindre davantage le public montréalai­s dans le cadre de ses exposition­s, même s’il dit vouloir rassurer le milieu, les parties prenantes du CCA, quant au maintien de l’orientatio­n imprimée par Mirko Zardini à l’avenir.

«Ce qu’on veut envoyer comme message, c’est qu’on travaille dans la continuité », dit M. Themens.

Récemment, des voix se sont fait entendre, reprochant à l’actuel directeur du CCA de s’exprimer uniquement en anglais en public.

Pour M. Themens, le poste de directeur du CCA demande une telle carrure profession­nelle qu’il ne peut pas se baser uniquement sur une préoccupat­ion linguistiq­ue. «Il n’y a pas un grand bassin de gens qui sont de ce niveau», dit-il.

Le CCA se donne par ailleurs une mission très différente de celles assumées par les autres musées, qui visent davantage «à montrer des choses» même s’ils font aussi de la recherche. «Le CCA, ça n’est pas cela. Il y a certaines exposition­s qui sont un peu hermétique­s. C’est un lieu de savoir », dit-il.

Depuis quelques années, relève-t-il, le CCA attire toute une communauté de jeunes, en ligne et en personne, intéressés par les débats sur l’architectu­re, dans des colloques et des conférence­s.

Dans un communiqué publié récemment, le CCA dit jeter «les bases de son avenir en mettant en place un plan de transition à long terme de sa direction»

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