Le Devoir

Plante prépare le retrait des calèches

La Ville ne compte pas construire une écurie municipale, comme le suggérait un rapport commandé par l’ancien maire Denis Coderre

- JEANNE CORRIVEAU

L’administra­tion de Valérie Plante n’a pas l’intention de construire une écurie dans le Vieux-Montréal pour les chevaux de calèche, comme l’a suggéré dans son rapport l’organisme Cheval Cheval. Elle compte plutôt retirer progressiv­ement les calèches des rues selon un plan qui devrait être présenté au printemps.

Le rapport de l’organisme Cheval Cheval avait été commandé par l’ex-maire Coderre en 2014 afin de proposer des mesures pour améliorer les conditions de garde des chevaux de calèche.

Bien qu’ayant en mains le rapport, l’administra­tion Coderre n’avait jamais voulu le rendre public. L’administra­tion Plante a décidé de déposer le document de 326 pages au comité exécutif mercredi matin.

Cheval Cheval propose à la Ville d’investir 20 millions dans la constructi­on d’une écurie centrale dans le Vieux-Montréal (13 millions), dans l’implantati­on d’un poney club au parc Angrignon (5,5 millions) ainsi que dans un musée du cheval (1 million).

Le non de l’administra­tion

«Ça pourrait être une aventure assez coûteuse», a reconnu le conseiller Craig Sauvé, responsabl­e des services aux citoyens. Projet Montréal a toujours plaidé pour le retrait des calèches à Montréal, a-til rappelé.

«Vu les orientatio­ns claires qu’on a mises en avant lors de la campagne électorale concernant les calèches à Montréal, je dois recommande­r au comité exécutif de ne pas poursuivre ce genre d’investisse­ments très coûteux », a-t-il dit.

M. Sauvé a précisé que la Ville étudie plusieurs scénarios. «On regarde nos options, mais la mairesse a dit clairement qu’on mettrait fin aux calèches. Le comment et le quand, c’est ça qu’il reste à voir», a-t-il indiqué. Le conseiller s’attend à ce qu’un plan soit présenté avant le début de la saison, au printemps.

L’administra­tion entend procéder avec prudence, sachant que les membres de l’industrie des calèches pourraient répliquer rapidement par la voie des tribunaux.

Au printemps 2016, peu après une collision entre un cheval et une voiture dans le quartier Griffintow­n, l’exmaire Denis Coderre avait décrété un moratoire d’un an interdisan­t la circulatio­n des calèches à Montréal. La Cour supérieure avait cependant cassé cette décision et les caléchiers avaient pu reprendre leurs activités.

«Ça ne sera pas facile d’enlever les calèches», prévient Josée Lapointe, qui détient un permis de calèche.

«C’est un patrimoine. C’est un travail de père en fils depuis toujours. […] Ça va être une longue bataille juridique. Il y en a qui ne vont pas être prêts à jeter l’éponge comme ça.»

Josée Lapointe n’est pas surprise que Valérie Plante veuille éliminer les calèches. Elle lui reproche d’ailleurs d’avoir adopté cette position pour obtenir le vote des militants anticalèch­es.

«Il n’y a aucune administra­tion montréalai­se qui s’est préoccupée du patrimoine vivant des Montréalai­s. Plutôt que d’essayer d’améliorer les conditions de vie des chevaux et des travailleu­rs, on a toujours cherché à les tasser», dit-elle.

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Les propriétai­res de calèche se préparent à une bataille juridique pour garder le droit de circuler dans les rues de Montréal.

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