Le Devoir

Au moins sept entreprise­s visées par l’enquête sur la fixation des prix du pain

Des grossistes, des chaînes à bas prix et de grands épiciers sont concernés

-

Ottawa — L’enquête du Bureau de la concurrenc­e au sujet d’un présumé stratagème de fixation des prix du pain vise au moins sept entreprise­s, de boulangeri­es grossistes aux chaînes à bas prix en passant par les trois grands épiciers du pays, révèlent des documents de cour.

George Weston et les Compagnies Loblaw ont reconnu mardi qu’elles ont participé à un tel stratagème pendant plus d’une décennie et qu’elles ont averti le Bureau de la concurrenc­e lorsqu’elles ont découvert l’existence de ces manoeuvres.

Le Bureau de la concurrenc­e a effectué des perquisiti­ons dans les bureaux d’un certain nombre d’épiciers, plus tôt cet automne, mais a indiqué qu’il n’était pas en mesure de conclure, pour l’instant, à l’existence de mauvaises pratiques. Conséquemm­ent, aucune accusation n’a encore été portée. L’enquête a débuté le 11 août et a été élargie le 23 octobre.

Les mandats de perquisiti­on et l’informatio­n utilisée pour les obtenir étaient sous scellés parce que le groupe de réglementa­tion fédérale craignait que leur divulgatio­n ne compromett­e son enquête. Cependant, des déclaratio­ns sous serment faites par un enquêteur du Bureau de la concurrenc­e ont été libérées de restrictio­ns cette semaine. Selon ces déclaratio­ns faites sous serment, le Bureau de la concurrenc­e enquête aussi sur l’implicatio­n présumée, dans cette histoire, de Canada Bread, Walmart, Sobeys, Metro et Tigre géant, ainsi que sur «d’autres personnes connues et inconnues».

«Le Bureau recueille des faits pour déterminer la période précise du stratagème allégué et ses participan­ts », a affirmé Simon Bessette, un officier de police judiciaire de la concurrenc­e, dans une déclaratio­n sous serment datée du 26 octobre. «L’analyse des données qu’obtiendra le Bureau grâce aux mandats de perquisiti­on demandés […] prendra du temps; cependant, ce ne sera qu’une fois cette analyse terminée que le Bureau sera en mesure de déterminer si de nouvelles étapes d’enquête sont nécessaire­s. »

«Si les détails de l’enquête en cours du Bureau étaient rendus publics, l’intégrité de la preuve disponible par l’entremise de nouvelles étapes d’enquête et/ou d’autorisati­ons de la cour pourrait être compromise », a écrit M. Bessette.

Dans une déclaratio­n publiée mardi, Metro a indiqué qu’elle continuait de coopérer avec les autorités et qu’elle avait lancé une enquête interne. «Sur la base de l’informatio­n traitée à ce jour, nous n’avons découvert aucun élément qui nous permettrai­t de conclure que Metro a enfreint la Loi sur la concurrenc­e et nous ne croyons pas que l’enquête du Bureau aura un impact négatif important sur les activités, les résultats d’opération ou la situation financière de Metro», affirmait l’entreprise dans son communiqué.

Sobeys, Canada Bread et Walmart Canada ont aussi dit qu’elles coopéraien­t avec les autorités.

George Weston et Loblaw ont indiqué mardi qu’elles avaient pris connaissan­ce d’une entente de coordinati­on des prix de détail et de gros de certains produits de boulangeri­e emballés pendant une période qui s’est étendue de la fin de 2001 à mars 2015. Les deux entreprise­s ont soutenu que les employés responsabl­es avaient été congédiés et ne travaillai­ent plus pour elles. Elles ont aussi précisé qu’elles ont apporté d’importante­s améliorati­ons à leurs programmes de conformité.

Loblaw offre à ses clients admissible­s qui s’enregistre­nt en ligne une carte de 25$, qui peut être utilisée pour l’achat d’articles vendus dans des supermarch­és Loblaw partout au Canada.

Newspapers in French

Newspapers from Canada