La Russie accuse les Américains d’ingérence dans les affaires iraniennes
Les États-Unis et la Russie ont affiché vendredi des divisions profondes sur l’Iran, lors d’une réunion controversée du Conseil de sécurité consacrée à ce pays où le pouvoir a organisé dans la journée de nouvelles manifestations en sa faveur.
«En 2018, nous ne resterons pas silencieux», a martelé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, en justifiant sa demande dès mardi d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, qui a provoqué des dissensions entre ses 15 membres. «Si on doit faire des réunions chaque fois qu’il y a des manifestations dans un pays…» soupire un diplomate sous couvert d’anonymat.
Pour Nikki Haley, «le régime iranien bafoue les droits de son peuple». Elle a dénoncé les dépenses d’armement iraniennes aux dépens, selon elle, du bien-être de la population. «Le message de ce peuple, c’est “cessez de soutenir le terrorisme” », a-t-elle assuré en réclamant le rétablissement total de l’Internet en Iran. Un point repris par les Pays-Bas, nouveau membre non permanent du Conseil de sécurité.
«C’est à l’Iran de régler ses propres problèmes», a asséné au contraire l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, en évoquant « une situation interne [qui] est en train de se normaliser» et en accusant Washington de «gaspiller l’énergie du Conseil». Le diplomate russe a évoqué des «prétextes fantaisistes» pour la tenue de cette session, évoquant une «ingérence dans les affaires intérieures iraniennes».
Les États-Unis ont imposé jeudi de nouvelles sanctions contre des groupes industriels iraniens soupçonnés de participer au programme de missiles balistiques de l’Iran.
Du 28 décembre au 1er janvier, ce mouvement de contestation, basé sur des revendications essentiellement économiques, a secoué de nombreuses villes du pays. Elle a parfois comporté des slogans plus politiques, et des violences ont fait 21 morts, en majorité des manifestants.