Tim Hortons juge « insouciantes » les coupes imposées à certains employés
Toronto — Le siège social de Tim Hortons a qualifié vendredi d’«insouciante» et de «complètement inacceptable» la décision de certains de ses franchisés d’éliminer les pauses rémunérées de leurs employés et de réduire leurs avantages sociaux pour s’ajuster à la hausse du salaire minimum en Ontario.
Dans une lettre transmise à la fin du mois dernier, Ron Joyce Jr. et Jeri Horton-Joyce ont annoncé aux employés de leurs deux cafés Tim Hortons de Cobourg, en Ontario, qu’ils n’avaient plus droit aux pauses rémunérées. En outre, ceux qui souhaitent encore bénéficier du régime d’assurance dentaire et d’autres prestations de santé devront désormais payer euxmêmes une portion des coûts du programme.
Les franchisés ont expliqué leur décision en évoquant la hausse du salaire minimum ontarien, qui est passé lundi de 11,60$ à 14,00$ l’heure. Il doit grimper à 15$ l’heure à compter du 1er janvier 2019.
Dans un communiqué, Tim Hortons a affirmé vendredi que ces coupes «ne reflétaient pas les valeurs de notre marque, les opinions de notre entreprise ou les opinions de la grande majorité de nos propriétaires de restaurants qui travaillent fort». Selon l’entreprise, le personnel «ne devrait jamais être utilisé pour promouvoir des opinions ou être traité comme une simple “dépense” ».
La société n’a pas précisé ce qu’elle comptait faire pour aider ses franchisés qui doivent allonger des salaires plus élevés à leurs employés depuis le 1er janvier.
Cependant, a-t-elle indiqué, « même si nos propriétaires de restaurants, comme tous les propriétaires de petites entreprises, trouvent cette soudaine transition difficile, nous nous sommes engagés à les aider à s’ajuster à ces changements ».
Tim Hortons et sa société mère, Restaurant Brands, ont demandé vendredi après-midi à ce que tous les propriétaires de cafés participent obligatoirement à une conférence téléphonique avec elles, selon la Great White North Franchisee Association, un regroupement créé l’an dernier pour permettre à certains franchisés d’exprimer leurs inquiétudes.
Cette rencontre survient dans la foulée des commentaires exprimés la veille par la première ministre ontarienne Kathleen Wynne. Celle-ci a affirmé jeudi que, si Ron Joyce Jr., dont le père a cofondé la chaîne de cafés, était opposé à la décision de son gouvernement libéral de hausser le salaire minimum, il aurait dû s’en prendre directement à elle, et non à ses travailleurs. Elle a qualifié les mesures imposées aux travailleurs d’« actes d’intimidation ».
Ses sentiments ont trouvé écho chez le ministre ontarien du Développement économique, Brad Duguid, qui a exhorté les propriétaires d’entreprises à respecter leurs travailleurs au salaire minimum.
«La décision sur le salaire minimum a été prise, a-t-il affirmé. Cette première ministre va parler au nom de ceux dont la voix n’a pas souvent été entendue. Elle va aller de l’avant avec nos mesures pour nous assurer que tous les travailleurs profitent de notre vigoureuse économie. Elle ne va pas se laisser impressionner par des propriétaires d’entreprises, dont certains sont très fortunés, et abandonner sa passion qui consiste à prendre la défense des moins nantis. »
M. Duguid a dit croire que la plupart des entreprises «comprennent bien» le plan de la province sur le salaire minimum, mais a demandé à ceux qui ont maille à partir avec le gouvernement de ne pas se défouler sur leurs employés.
La société n’a pas précisé ce qu’elle comptait faire pour aider ses franchisés