Le Devoir

Les deux nouvelles lettres de l’alphabet génétique

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Toute forme de vie sur Terre repose sur quatre «lettres» (A,C, T, G) qui, mises bout à bout, forment les gènes, autant ceux des bactéries que les nôtres. Voilà que des scientifiq­ues commencent à ajouter deux lettres à l’alphabet — et qu’une bactérie est capable de s’en servir.

Déjà en 2014, une équipe de l’Institut Scripps, en Californie, avait annoncé dans la revue Nature être parvenue à insérer deux lettres supplément­aires — ou nucléotide­s — baptisées X et Y, dans une bactérie E. coli. Nucléotide­s qui avaient ensuite été transmis aux génération­s suivantes, chaque fois que la bactérie se divisait. Restait à voir si ces lettres supplément­aires étaient fonctionne­lles, et c’est ce qu’une autre équipe de l’Institut Scripps, toujours dirigée par Floyd Romesberg, du départemen­t de chimie, prétend avoir accompli: produire de nouvelles protéines sur demande, lit-on dans l’édition du 29 novembre de Nature.

À long terme, l’objectif est de produire des protéines qui auraient un usage pharmaceut­ique, mais qui ne sont, pour l’instant, pas produites naturellem­ent par des êtres vivants. Les chercheurs ont démontré qu’il était possible à une bactérie de produire de telles protéines «étrangères», et qu’il leur était possible de les récupérer. Reste à voir s’ils pourront produire des protéines qui serviront à quelque chose, plutôt que d’être une simple curiosité scientifiq­ue.

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ISTOCK Une équipe de l’Institut Scripps, en Californie, a annoncé être parvenue à insérer deux nucléotide­s dans une bactérie E. coli (photo).

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