Nétanyahou persiste et signe
Le premier ministre réitère son appel au démantèlement de l’agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens
Jérusalem — Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a réitéré dimanche son appel à démanteler l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), qu’il accuse d’être anti-israélienne, a indiqué un communiqué de son bureau.
«L’existence même de l’UNRWA perpétue le problème des réfugiés palestiniens dont l’objectif réel est la destruction de l’État d’Israël», a-t-il affirmé lors du Conseil des ministres hebdomadaire.
«C’est pourquoi il est temps de démanteler l’UNRWA et de fusionner ses activités avec celles du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR)», a ajouté M. Nétanyahou, rappelant qu’il avait tenu des propos similaires en juin lors de la visite en Israël de la représentante des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley.
Les Palestiniens sont les seuls à disposer d’un organisme d’aide qui leur est propre alors que des millions d’autres réfugiés dans le monde sont pris en charge par le HCR, a-t-il affirmé.
Le premier ministre israélien s’est en outre dit «entièrement d’accord avec les critiques virulentes du président Trump», qui a menacé la semaine dernière de supprimer l’aide financière américaine à destination des Palestiniens.
En 2016, les États-Unis ont versé 319 millions de dollars américains d’aide aux Palestiniens via leur agence de développement (USAID), selon des chiffres disponibles sur le site de l’agence. À cela s’ajoutent 304 millions de dollars d’assistance versés par Washington aux programmes de l’ONU dans les Territoires palestiniens.
L’UNRWA distribue de l’aide et offre des services sociaux. Elle a aussi ouvert des centres de formation d’enseignants et des dispensaires, et elle gère des centaines d’écoles accueillant des enfants palestiniens dans la bande de Gaza, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est ainsi qu’au Liban, en Jordanie et en Syrie.
Dans un communiqué, le porte-parole de l’UNRWA, Chris Gunness, a rappelé dimanche que le mandat de l’agence venait de l’Assemblée générale des Nations unies et que la tâche qu’elle lui fixait était de «continuer à fournir ses services jusqu’à ce qu’une solution juste et pérenne soit trouvée pour les réfugiés palestiniens ».
«Ce qui perpétue la crise des réfugiés est l’échec des parties [en conflit] à mettre fin à cette situation», a-t-il ajouté. «Ceci nécessite d’être résolu dans le contexte de négociations de paix, basées sur les résolutions de l’ONU et le droit international, et requiert un engagement actif de la communauté internationale.»
Organisations bannies
Israël a, par ailleurs, publié dimanche une liste d’organisations qui appellent à son boycottage et dont les membres sont interdits d’entrée sur le territoire israélien, a annoncé le ministère des Affaires stratégiques.
Une vingtaine d’organisations y figurent, dont onze européennes, comme BDS France, Palestine Solidarity Campaign ou l’Association France-Palestine Solidarité.
« La publication de cette liste est un pas supplémentaire dans la lutte contre les tentatives de délégitimer Israël et dont le but est la destruction de l’État d’Israël comme un État juif», a indiqué le ministre de la Sécurité intérieure et des Affaires stratégiques, Guilad Erdan, selon un communiqué de son bureau.
«Aucun pays n’accepterait de laisser entrer sur son territoire des personnes qui veulent lui nuire », a-t-il ajouté.
En mars, le Parlement israélien avait voté une loi interdisant l’entrée en Israël des partisans du mouvement «Boycott, désinvestissement et sanctions» (BDS), qui milite en faveur d’un boycottage économique, culturel et scientifique d’Israël jusqu’à ce que cesse l’occupation des Territoires palestiniens.
Le président israélien, Reuven Rivlin, a par ailleurs félicité la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Soreide, en visite en Israël, d’avoir «fait face aux organisations appelant au boycottage d’Israël» dans son pays.
L’UNRWA distribue notamment de l’aide et offre des services sociaux aux Palestiniens