Ottawa et le CAC révisent leurs politiques de financement
Les institutions fédérales veulent s’assurer que le milieu fasse la promotion d’un environnement de travail respectueux
Le ministère du Patrimoine et le Conseil des arts du Canada prennent les devants pour contrer le harcèlement sexuel dans le secteur culturel. Les deux institutions ont annoncé en fin de semaine qu’elles allaient réviser leurs politiques respectives d’attribution des subventions afin de s’assurer que les entreprises et organismes du milieu fassent la promotion d’un environnement de travail sain et respectueux.
Ces annonces ont été faites dans la foulée des nombreuses dénonciations visant des hommes de pouvoir du milieu culturel, le dernier en date étant le directeur artistique et cofondateur du théâtre Soulpepper, à Toronto, Albert Schultz.
Le Conseil des arts du Canada a publié un communiqué vendredi sur sa page Facebook annonçant qu’il révise actuellement ses politiques de subvention afin qu’elles prévoient «des mécanismes nous permettant de traiter de façon juste et plus efficace des situations dans lesquelles sont impliquées des artistes ou des organismes qui reçoivent des fonds du Conseil ».
Le lendemain, le gouvernement fédéral a emboîté le pas en annonçant qu’il examinait lui aussi ses politiques relativement au financement des organismes culturels pour s’assurer que ceux-ci fassent la promotion de milieux de travail « sains et exempts de harcèlement ».
Il n’a pas été possible dimanche de connaître les mesures précises que comptent prendre les deux institutions pour atteindre leur objectif. Aucune des deux n’a donné suite à nos demandes d’entrevue.
Dans son communiqué, le ministère du Patrimoine affirme que «tous les Canadiens doivent pouvoir travailler dans un milieu sécuritaire et dénoncer les cas de harcèlement sans courir de risque ».
Théâtre Soulpepper
Ces annonces surviennent alors que les allégations d’inconduites sexuelles commises par des figures de pouvoir du milieu culturel se multiplient au pays et ailleurs dans le monde.
La dernière au Canada remonte à la semaine dernière et vise le directeur artistique et cofondateur de la compagnie de théâtre Soulpepper, à Toronto, Albert Schultz. Ce dernier a démissionné jeudi dernier après que quatre actrices ont intenté des poursuites contre lui et son théâtre. Il a déclaré vouloir se «défendre vigoureusement contre ces allégations».
La production de la pièce Amadeus, qui devait être mise en scène par Albert Schultz, a par ailleurs été annulée.
Samedi, c’était au tour de la directrice générale du Soulpepper, Leslie Lester, qui est la femme de M. Schultz, d’annoncer son départ de la compagnie.