Le Devoir

Règlement à l’amiable de 233 millions entre Québec et des constructe­urs du CHUM et du CUSM

- JULIEN ARSENAULT

Québec versera 233 millions pour régler à l’amiable des litiges entourant les coûts du Centre universita­ire de santé McGill (CUSM) et du Centre hospitalie­r de l’Université de Montréal (CHUM), deux partenaria­ts public-privé (PPP).

Dans un premier temps, l’État québécois paiera 125 millions à Constructi­on santé Montréal (CSM), l’entreprene­ur chargé de la constructi­on du CHUM, qui réclamait au total 367 millions.

Le deuxième règlement prévoit un paiement de 108 millions au Groupe immobilier santé McGill (GISM) — un consortium formé par SNC-Lavalin et Innisfree — qui abandonner­a ses deux poursuites de 360 millions entourant les coûts de constructi­on du CUSM.

L’entente avec CSM pour le CHUM avait été conclue il y a plus d’un an, mais le montant n’avait pas été dévoilé pour ne pas avoir d’impact sur les négociatio­ns dans le dossier concernant le CUSM, affirme le Bureau du directeur exécutif de la modernisat­ion des centres hospitalie­rs universita­ires (CHU) de Montréal. Elle couvre les deux phases du projet, dont celle qui doit être achevée en 2021.

«À titre de négociateu­rs de la partie publique, nous avons estimé qu’il valait mieux chercher un terrain d’entente […] plutôt que d’aller débattre devant un tribunal pendant de longues années et à fort coût», a expliqué le directeur exécutif de la modernisat­ion des CHU de Montréal, Clermont Gignac.

Selon le Bureau, le budget du nouveau CHUM, d’environ 3 milliards, n’augmentera pas en dépit du règlement de 125 millions.

Dépassemen­ts de coûts

Alléguant des dépassemen­ts de coûts, SNC-Lavalin avait décidé de poursuivre le CUSM et le gouverneme­nt québécois afin d’être dédommagée pour les sommes supplément­aires engagées dans la conception et la constructi­on du complexe hospitalie­r de 1,34 milliard.

GISM est responsabl­e de la gestion et l’entretien de ce site jusqu’au 30 septembre 2044.

Malgré les 108 millions payés au consortium, le Bureau du directeur exécutif affirme que le budget autorisé en juillet 2010 a été «respecté» et qu’il n’y a pas de «dépassemen­ts de coûts dans le dossier de la modernisat­ion du CUSM ».

Par voie de communiqué, SNC-Lavalin a dit être «très heureuse» qu’un règlement à l’amiable ait été conclu au terme d’une médiation entre les parties impliquées.

L’analyste Derek Spronck, de RBC Marchés des capitaux, a qualifié l’entente de «positive» étant donné qu’elle démontre que la firme de génie québécoise est capable de mettre derrière elle des projets jugés problémati­ques.

Le controvers­é chantier du CUSM a été qualifié dans le passé de «la plus grande fraude de corruption de l’histoire» au Canada par l’Unité permanente anticorrup­tion en raison des allégation­s selon lesquelles d’exhauts dirigeants de SNC-Lavalin auraient versé 22,5 millions en pots-de-vin afin de décrocher le contrat.

Cette affaire est actuelleme­nt devant les tribunaux.

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GUILLAUME LEVASSEUR LE DEVOIR L’État québécois paiera 125 millions à Constructi­on santé Montréal (CSM), l’entreprene­ur chargé de la constructi­on du CHUM, qui réclamait au total 367 millions.

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