Le Devoir

L’opposition propose la création d’un bureau indépendan­t du budget à Montréal

- JEANNE CORRIVEAU

Disant vouloir mettre fin à la «guerre de chiffres» qui caractéris­e les débats entourant le budget de la Ville de Montréal, l’opposition suggère la création d’un bureau indépendan­t du budget afin de réaliser des analyses financière­s sur les décisions des élus.

Ce bureau compterait entre 30 et 40 employés et disposerai­t d’un budget équivalent à celui du Bureau de l’inspecteur général de Montréal (BIG), soit environ 5 millions, a suggéré le chef de l’opposition, Lionel Perez, lundi.

Plusieurs villes américaine­s, comme New York, San Diego, Pittsburgh et Chicago ont mis en place une telle instance. Le parlement fédéral canadien a pour sa part recours à un Directeur parlementa­ire du budget, a signalé l’opposition.

À Montréal, ce bureau pourrait valider les données financière­s avancées tant par l’administra­tion que par les partis de l’opposition, examiner les impacts des décisions des élus ainsi que les coûts des propositio­ns des candidats lors des campagnes électorale­s, croit Lionel Perez.

« Ça élèverait le débat et, à un certain niveau, ça dépolitise­rait les chiffres même s’il y aura toujours des discussion­s et des points de vue différents», a expliqué M. Perez.

Pourquoi Lionel Perez et son collègue Alan De Sousa, qui étaient membres de l’équipe de l’ex-maire Denis Coderre, n’ont-ils pas suggéré la mise en place de ce bureau auparavant? «On est en 2018. Il y a eu une élection le 5 novembre 2017. Nous, on regarde vers l’avenir et on fait des propositio­ns», a commenté Lionel Perez.

L’opposition déposera une motion avec sa propositio­n à la prochaine assemblée du conseil municipal le 22 janvier.

L’administra­tion Plante se dit ouverte au principe de transparen­ce, mais émet de sérieuses réserves quant à la propositio­n de l’opposition. «Nous privilégio­ns plutôt la possibilit­é de

«

Ça élèverait le débat et, à un certain niveau, ça dépolitise­rait les chiffres Lionel Perez, chef de l’opposition

voir la vérificatr­ice générale jouer un rôle dans ce processus à l’instar de ce que le gouverneme­nt du Québec a mis récemment en place», a indiqué Marc-André Viau, directeur des communicat­ions au cabinet de Valérie Plante. «Cette solution nous apparaît beaucoup moins coûteuse que celle privilégié­e par l’Équipe Denis Coderre.»

L’administra­tion rejette toutefois l’idée de demander à des fonctionna­ires d’analyser les programmes des partis politiques.

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