Le Devoir

Le réchauffem­ent climatique cause la disparitio­n des bébés tortues mâles

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Washington — La grande majorité des tortues vertes dans le nord de la Grande barrière de corail australien­ne sont désormais des femelles, ce que les chercheurs attribuent à des températur­es plus élevées qui influencen­t la déterminat­ion du sexe pendant la période d’incubation des oeufs.

La plupart des 200 000 tortues vertes du nord de la Grande barrière sont désormais des femelles, ce qui pourrait menacer cette population parmi les plus importante­s au monde, affirme une étude publiée lundi dans Current Biology.

Une évolution que les chercheurs attribuent aux changement­s climatique­s.

Double analyse

Deux population­s génétiquem­ent distinctes de tortues vertes coexistent dans la Grande barrière de corail. L’une se reproduit au sud et l’autre au nord, surtout sur les îles de Raine et de Moulter Cay.

Les scientifiq­ues ont pu capturer des tortues dans le groupe d’îles de Howick au sud de la Grande barrière où ces deux population­s de tortues chassent.

Grâce à des tests d’endocrinol­ogie et génétique, ils ont pu identifier le sexe des tortues vertes et les origines de leur pouponnièr­e. Pour les tortues nées sur les plages plus chaudes du nord de la Grande barrière, 99,1% des jeunes et 86,8% des adultes étaient des femelles.

Une proportion bien moindre chez les tortues originaire­s des eaux plus froides du sud de la Grande barrière, avec 65% de mâles et 69% de femelles.

« Les tortues vertes du nord de la Grande barrière ont produit principale­ment des femelles pendant les vingt dernières années», déplore Michael Jensen, un biologiste de l’Agence américaine océanique et atmosphéri­que (NOAA), principal auteur de cette étude.

Première ligne

Ce phénomène, couplé avec deux récents blanchisse­ments coup sur coup de la Grande barrière de corail pour la première fois dans les annales, montre que ces récifs coralliens et les écosystème­s qui ne dépendent sont en première ligne du réchauffem­ent planétaire, juge Dermot O’Gorman, directeur général du Fonds mondial pour la nature en Australie.

«L’Australie doit mettre en oeuvre des mesures ambitieuse­s pour lutter contre le changement climatique qui permettron­t de sauver la Grande barrière de corail et ses créatures uniques», plaide-t-il.

«Les scientifiq­ues savent maintenant ce à quoi ils font face et peuvent imaginer des mesures pour aider les tortues vertes», ajoute Dermot O’Gorman

Une solution possible serait d’installer des sortes de parasols sur des plages où se trouvent d’importante­s pouponnièr­es pour réduire la températur­e des nids afin de produire plus de mâles, explique-t-il.

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