Le Devoir

« Je veux devenir un joueur d’élite au centre », affirme Jonathan Drouin

- ALEXIS BÉLANGER-CHAMPAGNE

Jonathan Drouin n’a pas reçu le plus grand vote de confiance quand son directeur général a déclaré que, «dans un monde idéal», l’attaquant québécois ne serait pas utilisé au centre par le Canadien de Montréal.

Malgré tout, Drouin était en mesure de mettre les choses en perspectiv­e après avoir amassé une aide dans la victoire de 5-2 du Canadien face aux Canucks de Vancouver, dimanche soir.

«Je savais que ce serait difficile. C’est difficile d’apprendre à jouer au centre dans la LNH, surtout après quelques années à ne pas jouer à cette positionlà, a-t-il reconnu. Je m’attendais à un défi et il y a des soirées où c’est plus difficile que d’autres. Mais je m’attendais à ça. »

Lors de la conférence de presse quelques heures après l’annonce de l’acquisitio­n de Drouin, du Lightning de Tampa Bay, en échange du jeune défenseur Mikhail Sergachev le 15 juin dernier, le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, avait mentionné que la possibilit­é d’employer Drouin au centre avait été un facteur dans son acquisitio­n.

«C’est certain que nous avons regardé ça de près. Mais à la fin de la journée, Claude [Julien, l’entraîneur­chef] va s’asseoir avec Jonathan et va prendre la meilleure décision pour l’organisati­on», avait-il affirmé.

L’opinion de Bergevin était plus claire et moins encouragea­nte dimanche, quand il a ef fectué un bilan de mi-saison.

«Dans un monde idéal, il serait un ailier, a-t-il déclaré. Mais pour l’instant, c’est au centre où il peut le plus aider l’équipe. Ce n’est pas idéal, mais ça ne peut pas lui faire de mal. Il n’a que 22 ans. C’est un âge où tu es encore en apprentiss­age. »

Questionné à ce sujet après le match contre les Canucks, Claude Julien a eu une réponse semblable à celle de son patron. «On peut décortique­r tous les petits détails, mais au moment où on se parle, c’est notre meilleure option, a-t-il dit. Il m’a dit au début de l’année qu’il aimait jouer au centre parce qu’il a plus d’espace. Il va seulement s’améliorer en jouant à cette position-là. Il n’est pas un méchant centre même s’il est un gars qui ne gagne pas beaucoup de mises en jeu. Il a aussi des choses à apprendre défensivem­ent. Mais depuis le début de l’année, il comprend de mieux en mieux son rôle de centre. »

Ne pas baisser les bras

Le manque de chimie entre Drouin et Max Pacioretty a aussi été évoqué par Bergevin. Les deux hommes ont connu une première moitié de campagne décevante. Pacioretty a inscrit 10 buts et 13 aides en 42 matchs, tandis que Drouin a été limité à 5 buts et à 14 aides en 37 rencontres.

Drouin présente aussi un taux de réussite de seulement 40,3 % dans le cercle des mises en jeu et un différenti­el de moins-17.

La pilule est d’autant plus difficile à avaler pour les amateurs que Sergachev connaît une saison remarquabl­e avec le Lightning avec 8 buts et 19 aides en 42 matchs.

Mais Drouin ne compte pas baisser les bras. «Je ne sais pas si dans deux ou trois ans je vais être au centre ou à l’aile. Mon but, c’est de devenir un bon joueur de centre dans la Ligue nationale, a-t-il déclaré. Je suis au centre en ce moment et je veux m’améliorer. Je veux devenir un joueur d’élite au centre. Si je retourne à l’aile dans un an ou dans un mois, ce n’est pas vraiment moi qui prendrai la décision.»

De son côté, Julien a répété qu’il ne fermait jamais la porte à une option, mais il semblait en avoir assez de ce sujet — surtout qu’il rappelle celui qui a fait suer son prédécesse­ur, Michel Therrien, avec Alex Galchenyuk.

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CHRIS O’MEARA ASSOCIATED PRESS Jonathan Drouin a connu une première moitié de campagne décevante: il a été limité à 5 buts et à 14 aides en 37 rencontres.

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