Une métropole dont la santé économique s’améliore
L’administration a changé, mais le budget déposé mercredi par la Ville de Montréal s’inscrira probablement dans la lignée de ce qui s’est fait depuis quelques années en matière de gestion de la fiscalité, selon l’agence de notation torontoise DBRS. «Ce qui a le plus changé, c’est que l’économie a continué de s’améliorer au cours de la dernière année, un point positif, et le taux de chômage [6,1% dans la grande région métropolitaine] est relativement faible par rapport à sa moyenne historique», a affirmé mardi Scott Cherry, principal analyste du crédit de la ville de Montréal à l’agence DBRS. Cela dit, selon M. Cherry, ces facteurs ne sont pas suffisants pour entraîner un changement de la cote de crédit de la ville. Celle-ci se situe à «A (élevée)», au même niveau que celle du gouvernement du Québec. Toute modification de la cote peut avoir un impact significatif sur les coûts d’emprunt, car les investisseurs exigent davantage de rendement. Chez une autre agence, Standard & Poor’s, la cote de Montréal se situe à AA-, un cran au-dessus du gouvernement du Québec. Quand S& P are levé la cote en 2015, elle avait mentionné plusieurs facteurs, dont un niveau de liquidités « exceptionnel » et un «environnement politique plus stable ». La plupart des emprunts effectués par Montréal sur le marché des obligations ont une échéance de moins de 10 ans. La dette à long terme de l’administration municipale atteignait environ 8,3 milliards au 31 décembre 2016. Les frais d’intérêt pendant cet exercice s’étaient établis à 330 millions. Le poids de la dette de Montréal est plus élevé que celui d’autres grandes villes canadiennes, mais « il est gérable», croit Scott Cherry. Le principal enjeu demeure la gestion du programme d’investissement en infrastructures, «qu’il s’agisse des conduites d’eau ou du transport». Le programme triennal annoncé par l’exmaire Denis Coderre en novembre 2016 reposait sur des investissements de 6,4 milliards de 2017 à 2019.