Le Devoir

Les deux parties sont confiantes malgré un mandat de grève

Les travailleu­rs veulent «avoir toutes les options à leur dispositio­n» en cas de blocage des négociatio­ns

- JULIEN ARSENAULT

Un groupe de 175 syndiqués de Molson Coors a décidé de se doter d’un mandat de grève alors que les négociatio­ns avec leur employeur se poursuiven­t dans le but de renouveler leur contrat de travail venu à échéance le 31 décembre.

Représenté­s par les Teamsters, ces marchandis­eurs, représenta­nts commerciau­x et employés du service de télévente se sont prononcés à 98,5% pour cette option le 16 décembre dernier après avoir rejeté la première offre de l’entreprise, a indiqué mardi un porte-parole du syndicat, Stéphane Lacroix.

Si les deux parties disent avoir bon espoir d’éviter un conflit de travail, M. Lacroix a expliqué que les travailleu­rs désiraient avoir toutes les options à leur dispositio­n. «Si nous arrivons à la table des négociatio­ns et qu’il y a un blocage, nous avons une porte de sortie parce que les membres nous ont donné un mandat fort, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphoniq­ue. On présume que l’employeur va être ouvert.»

Des rencontres entre l’employeur et les représenta­nts syndicaux sont prévues au cours des prochaines semaines. Une grève ne figure pas dans les plans des syndiqués pour le moment, a assuré le porte-parole des Teamsters. Affirmant vouloir «donner une chance à la négociatio­n», M. Lacroix n’est pas entré dans les détails de l’offre patronale, indiquant toutefois que les discussion­s achoppaien­t notamment sur la question des salaires.

Le directeur des affaires corporativ­es (Québec et Atlantique) chez Molson Coors, François Lefebvre, n’a pas commenté le vote du mandat de grève, mais a souligné que malgré le rejet de l’offre initiale de l’employeur, les discussion­s se «déroulaien­t bien».

Une autre négociatio­n

Parallèlem­ent, les Teamsters poursuiven­t leurs discussion­s avec Molson Coors pour renouveler la convention collective des quelque 700 employés des installati­ons montréalai­ses de l’entreprise, qui est aussi échue depuis le 31 décembre. M. Lacroix a précisé que des discussion­s avaient déjà eu lieu cet automne et qu’elles progressai­ent «normalemen­t». «Plusieurs clauses normatives ont déjà été réglées, a-t-il indiqué, sans fournir plus de détails. Nous allons nous pencher sur les clauses salariales et les régimes de retraite au cours des prochains mois.»

À la fin du mois de novembre, le brasseur avait confirmé le choix de Longueuil pour construire son futur complexe brassicole, qui pourrait constituer un investisse­ment de 500 millions. Molson Coors avait déjà renoncé pendant l’été à la possibilit­é de moderniser ses installati­ons montréalai­ses de la rue Notre-Dame, dont une partie est ouverte depuis 1786.

S’il a accueilli favorablem­ent le déménageme­nt à Longueuil, le syndicat a déjà exprimé des inquiétude­s quant à la vocation principale de la prochaine brasserie. Selon les Teamsters, au cours des six dernières années, Molson Coors a entamé un virage plus prononcé vers la production de canettes au détriment de la bière en bouteille, ce qui s’est traduit par la perte de plus de 100 postes.

 ?? PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE ?? En plus des 175 syndiqués touchés par le mandat de grève, quelque 700 employés des installati­ons montréalai­ses de l’entreprise ont aussi entrepris des négociatio­ns pour le renouvelle­ment de leur convention collective.
PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE En plus des 175 syndiqués touchés par le mandat de grève, quelque 700 employés des installati­ons montréalai­ses de l’entreprise ont aussi entrepris des négociatio­ns pour le renouvelle­ment de leur convention collective.

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