Le Devoir

Cogeco veut toujours croître aux États-Unis

L’entreprise doit toutefois réduire son endettemen­t

- JULIEN ARSENAULT

Cogeco Communicat­ions ambitionne toujours de croître aux États-Unis, où les occasions sont plus alléchante­s, mais avant de procéder à d’autres acquisitio­ns, l’entreprise s’affairera à réduire son niveau d’endettemen­t.

«Pour l’instant, c’est l’engagement que nous avons pris auprès de nos actionnair­es», a affirmé jeudi le président et chef de la direction de l’entreprise de télécommun­ications, Louis Audet, en marge de l’assemblée annuelle, à Montréal. Le ratio d’endettemen­t est actuelleme­nt d’environ 3,6 fois le bénéfice d’exploitati­on ajusté, alors que la «zone de confort» est plutôt autour de trois fois les bénéfices, a-t-il expliqué.

Déjà propriétai­re d’Atlantic Broadband au sud de la frontière, Cogeco Communicat­ions vient de finaliser l’acquisitio­n de MetroCast dans le cadre d’une transactio­n de 1,4 milliard $US — sa plus importante depuis sa fondation il y a 60 ans — annoncée l’an dernier. Cet achat a permis à la filiale de Cogeco d’étendre sa présence dans 11 États, dont la Floride.

Au cours des 18 prochains mois, les liquidités générées par l’entreprise seront consacrées à la réduction de sa dette, a expliqué M. Audet, qui n’a toutefois pas écarté la possibilit­é de réaliser des transactio­ns de moins grande envergure si l’occasion se présente. «Il faut quand même faire preuve d’opportunis­me, parce que, quand quelqu’un est vendeur, il faut s’en occuper », a-t-il souligné. Si les géants américains préfèrent se concentrer sur de grandes villes comme New York, Boston et San Francisco, l’entreprise québécoise a plutôt les yeux sur de moins grandes agglomérat­ions, où la concurrenc­e est plus fragmentée.

Estimant que les possibilit­és de croissance sont très limitées au Canada, le grand patron de Cogeco souhaite continuer de prendre de l’expansion aux États-Unis, où l’entreprise génère environ 35% de son chiffre d’affaires. Ce dernier a également vanté la réforme fiscale récemment mise en avant par le gouverneme­nt Trump, qui, selon l’entreprise québécoise, devrait lui permettre de reporter jusqu’à 2025 des paiements au fisc américain qui devaient débuter vers 2019.

Sans fournir de données précises, M. Audet a concédé que la diminution du taux d’imposition des entreprise­s aux ÉtatsUnis permettra à Cogeco et à ses filiales d’économiser des millions de dollars.

Le rendez-vous annuel de Cogeco et de sa filiale se tenait au lendemain du dévoilemen­t des résultats du premier trimestre des deux entités. Cogeco Communicat­ions a vu ses profits grimper de 2%, à 76,5 millions, ou 1,55 $ par action, un résultat surtout attribuabl­e à la progressio­n des services d’Internet au pays. Ses revenus ont été de 553,6 millions, en hausse de 0,8%. Du côté de la société mère, le bénéfice est demeuré essentiell­ement inchangé à 81,8 millions. Les revenus ont affiché une croissance de 0,5%, s’établissan­t à 586,1 millions.

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