Le Devoir

Les remplaceme­nts à répétition dans une école de la CSDM dénoncés à Québec

- JESSICA NADEAU

Le ministre de l’Éducation et les partis d’opposition dénoncent les remplaceme­nts à répétition ayant eu cours dans une classe de maternelle à l’école La Visitation, à Montréal, où neuf enseignant­s et suppléants se sont relayés depuis le début de l’année.

«Je ne souhaite pas ces situations où le poste d’enseignant est une porte tournante», a réagi le ministre de l’Éducation, Sébastien Prouxl, en marge d’une conférence de presse lundi.

À la Commission scolaire de Montréal (CSDM), on affirme qu’un protocole a bel et bien été adopté en septembre pour mieux gérer ce type de problème. «La problémati­que dans ce dossier-là, c’est que la direction d’école n’a pas avisé les ressources humaines qu’on était dans un enjeu de troisième titulaire de classe en décembre», se défend la présidente, Catherine Harel Bourdon.

Elle confirme qu’un nouveau professeur est entré en fonction lundi matin et que celui-ci devrait suivre les élèves jusqu’à la fin de l’année.

«L’enjeu, c’est la pénurie globale de professeur­s à l’échelle québécoise, ce n’est pas juste un problème à la CSDM, ajoute-t-elle. En ce moment, les professeur­s qui sortent de l’école ont une permanence en un an ou deux, alors ils ont l’embarras du choix. Je pense qu’à terme, il va falloir avoir plus de gens formés dans nos université­s. Il faut donc rendre cet emploi-là attrayant à tous les niveaux pour faire en sorte que plus de gens postulent. »

À Québec, les porte-parole en matière d’éducation des partis d’opposition estiment eux aussi que cette situation est «inacceptab­le». Alexandre Cloutier, du PQ, et Jean-François Roberge, de la CAQ, rappellent qu’un enseignant sur cinq quitte la profession dans les cinq premières années et ils exhortent le ministre à valoriser davantage cette profession. Ils s’entendent également sur le fait qu’il faudrait davantage d’encadremen­t pour limiter le nombre de remplaçant­s dans une classe. Le ministre lui-même a reconnu qu’il fallait «valoriser davantage la profession» et affirme que «des gestes concrets» seront annoncés «sous peu».

«Il faut être bien préparé pour faire ce métier-là, il faut avoir la vocation, mais il faut aussi être dans des conditions qui sont agréables et qui font en sorte qu’on a envie de le faire longtemps, alors il faut travailler sur ces deux aspectslà», conclut le ministre.

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