Ottawa attend toujours la demande de la commission
Trois semaines plus tard, l’enquête nationale sur la violence faite aux femmes autochtones n’a toujours pas fait sa demande de prolongation de mandat au gouvernement fédéral. La requête avait été promise pour avant Noël. Vendredi, elle n’avait toujours pas été présentée.
Le bureau de la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a confirmé au Devoir que la demande formelle des commissaires ne leur avait pas été acheminée.
«La demande n’a pas officiellement été déposée, a avoué la porte-parole de l’enquête nationale, Nadine GrosLouis. Une équipe travaille de façon diligente pour finaliser la demande de prorogation de délai de deux ans et la soumettre dans les meilleurs délais.» Mme Gros-Louis n’a pas été en mesure de préciser à quelle date elle serait présentée au gouvernement de Justin Trudeau, parlant simplement d’un horizon de début d’année 2018.
La commissaire en chef, Marion Buller, avait pourtant martelé en décembre que son équipe demanderait formellement au gouvernement de Justin Trudeau, avant Noël, de lui accorder plus de temps et d’argent pour remplir son mandat. Il y a deux semaines, la commission d’enquête avait affirmé avoir eu un automne chargé, tenant plusieurs audiences avec des survivantes et des familles de victimes. L’enquête nationale a en outre eu à gérer une série de démissions qui se sont poursuivies début janvier avec celle de la directrice générale Debbie Reid la semaine dernière.
La commissaire Michèle Audette avait prédit au Devoir, début janvier, que la demande de prolongation de mandat serait présentée au fédéral la semaine dernière. Sept jours plus tard, le gouvernement attend toujours la requête des quatre commissaires.
Ceux-ci souhaitent présenter un plan étoffé au gouvernement qui détaillera l’horaire des audiences et la liste des communautés dans lesquelles elles seraient organisées s’ils ont droit à deux ans de plus pour terminer leur mandat. « Les commissaires sont à finaliser le tout », a indiqué Nadine Gros-Louis vendredi.
Le mandat actuel de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées doit se terminer en décembre 2018 et était accompagné d’un budget de 53,8 millions.