Pierre Lemaitre
Couleurs de l’incendie : une femme forte face à la crise
paraplégique au début du roman, elle s’avère une battante. Après avoir connu la déconfiture financière à la suite d’une machination, elle saura bien prendre sa revanche.
Couleurs de l’incendie est une fresque sociale et historique tout autant qu’une histoire de vengeance et de reconstruction.
Tout chaud en librairie, l’ouvrage est en tête du palmarès des ventes en France. La critique s’emballe à propos de ce livre de plus de 500 pages, comparé à un roman-feuilleton à la Alexandre Dumas.
Une grande réussite, un roman qu’on dévore, s’entend-on pour dire. On souligne l’ironie de l’auteur, son sens du détail, son talent de conteur. Et la profondeur de ses personnages.
Le défi était pourtant de taille pour le romancier de 66 ans. Si les lauréats du Goncourt sont la plupart du temps attendus au tournant, écrire une suite à un roman goncourisé peut s’avérer d’autant plus risqué.
Sans compter que Pierre Lemaitre, écrivain tardif formé en psychologie, qui plus est venu du polar, avait surpris tout le monde en s’écartant avec succès du roman de genre au point de décrocher la plus haute distinction littéraire française.
Le troisième volet de sa trilogie est prévu pour 2019. Le film Au revoir làhaut, réalisé par Albert Dupontel, est présentement en salle au Québec.
Couleurs de l’incendie (Albin Michel) de Pierre Lemaitre est sans doute le roman le plus attendu de la rentrée française. Et pour cause: ce deuxième volet d’une trilogie consacrée à l’entre-deux-guerres fait suite à Au revoir
là-haut, qui a valu à son auteur le prix Goncourt 2013. Envolé à un million d’exemplaires, le livre a été adapté l’automne dernier au cinéma.
Nous sommes en 1927. Soit sept ans après le suicide d’Édouard Péricourt, héros défiguré dans le premier tome, lors de l’horrible boucherie de la Première Guerre mondiale, puis arnaqueur spécialisé dans le trafic de monuments aux morts consacrés aux soldats sacrifiés pour la patrie.
Personnage effacé dans le picaresque et décapant Au revoir là-haut, la soeur de cette gueule cassée, Madeleine Péricourt, devient l’héroïne du deuxième tome. Et quelle héroïne !
Pierre Lemaitre en fait l’héritière d’un empire financier à une époque où les femmes n’avaient pas encore le droit de vote et ne pouvaient même pas signer un chèque. Afin de respecter la vérité historique, le romancier a d’ailleurs eu recours à une spécialiste de l’histoire des femmes dans les années 1930.
On suit Madeleine Péricourt pendant six ans, sur fond de grande crise économique et de montée du nazisme. Mère d’un garçon devenu