Le Devoir

Pierre Lemaitre

Couleurs de l’incendie : une femme forte face à la crise

- TEXTES : DANIELLE LAURIN

paraplégiq­ue au début du roman, elle s’avère une battante. Après avoir connu la déconfitur­e financière à la suite d’une machinatio­n, elle saura bien prendre sa revanche.

Couleurs de l’incendie est une fresque sociale et historique tout autant qu’une histoire de vengeance et de reconstruc­tion.

Tout chaud en librairie, l’ouvrage est en tête du palmarès des ventes en France. La critique s’emballe à propos de ce livre de plus de 500 pages, comparé à un roman-feuilleton à la Alexandre Dumas.

Une grande réussite, un roman qu’on dévore, s’entend-on pour dire. On souligne l’ironie de l’auteur, son sens du détail, son talent de conteur. Et la profondeur de ses personnage­s.

Le défi était pourtant de taille pour le romancier de 66 ans. Si les lauréats du Goncourt sont la plupart du temps attendus au tournant, écrire une suite à un roman goncourisé peut s’avérer d’autant plus risqué.

Sans compter que Pierre Lemaitre, écrivain tardif formé en psychologi­e, qui plus est venu du polar, avait surpris tout le monde en s’écartant avec succès du roman de genre au point de décrocher la plus haute distinctio­n littéraire française.

Le troisième volet de sa trilogie est prévu pour 2019. Le film Au revoir làhaut, réalisé par Albert Dupontel, est présenteme­nt en salle au Québec.

Couleurs de l’incendie (Albin Michel) de Pierre Lemaitre est sans doute le roman le plus attendu de la rentrée française. Et pour cause: ce deuxième volet d’une trilogie consacrée à l’entre-deux-guerres fait suite à Au revoir

là-haut, qui a valu à son auteur le prix Goncourt 2013. Envolé à un million d’exemplaire­s, le livre a été adapté l’automne dernier au cinéma.

Nous sommes en 1927. Soit sept ans après le suicide d’Édouard Péricourt, héros défiguré dans le premier tome, lors de l’horrible boucherie de la Première Guerre mondiale, puis arnaqueur spécialisé dans le trafic de monuments aux morts consacrés aux soldats sacrifiés pour la patrie.

Personnage effacé dans le picaresque et décapant Au revoir là-haut, la soeur de cette gueule cassée, Madeleine Péricourt, devient l’héroïne du deuxième tome. Et quelle héroïne !

Pierre Lemaitre en fait l’héritière d’un empire financier à une époque où les femmes n’avaient pas encore le droit de vote et ne pouvaient même pas signer un chèque. Afin de respecter la vérité historique, le romancier a d’ailleurs eu recours à une spécialist­e de l’histoire des femmes dans les années 1930.

On suit Madeleine Péricourt pendant six ans, sur fond de grande crise économique et de montée du nazisme. Mère d’un garçon devenu

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RAULARBOLE­DA AFP Le livre de Pierre Lemaitre est sans doute le roman le plus attendu de la rentrée française. Ce deuxième volet d’une trilogie consacrée à l’entre-deuxguerre­s fait suite à Au revoir là-haut, qui a valu à son auteur le prix Goncourt 2013.
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